Armanth, le supplément, notes 1 : l’organisation sociale
Les classes sociales dans Armanth :
Résumé succinct de la description, des privilèges, droits et devoirs des grands classes sociales d’Armanth.
Les Maitres-Marchands :
Bâtisseurs et de facto pratiquement propriétaires de la ville, les Maitres-Marchands sont les chefs des plus grandes familles bourgeoises et marchandes de la ville, affiliées à la toute-puissante Guilde des Marchands. Ils se considèrent comme la véritable noblesse d’Armanth, la plus légitime, et tiennent les rênes du pouvoir depuis son essor il y a des siècles. Chacun d’eux fait tenir de complexes registres généalogiques de sa famille permettant de prouver à tout instant sa filiation et ses origines. Pourtant, le titre de Maitre-Marchand n’est pas immuable. S’il est intimement lié à l’origine, il dépend avant tout de la fortune de la famille du concerné. On peut ainsi dire sans hésiter que le plus pauvre des Maitres-Marchands est quasi millionnaire en andris d’argent, mais s’il venait à perdre trop de sa fortune, il perdrait ce titre par décision de ses pairs. Ainsi, une concurrence féroce s’agite en permanence entre les plus grandes fortunes n’ayant pas encore accès à ce titre et celles fragilisées financièrement et, entre clans de Maitre-Marchands, tous les coups sont permis pour conserver ou gagner ce titre, ce qui conduit à des vendettas qui ont parfois pris la tournure de véritables guerres civiles dans Armanth et ailleurs.
Les Maitres-Marchands, ainsi que leur famille proche et leurs plus fidèles employés ne peuvent pratiquement ni être arrêtés, ni traduits en justice, sauf sur décision du Conseil des Pairs ou sur ordre de l’Elegio. Cette immunité va jusqu’au crime : il suffit que le Maitre-Marchand fournisse une bonne raison pour ne pas être réellement inquiété. Bien entendu, s’en prendre directement à un maitre-marchand ou à ses intérêts est traité comme un crime majeur, voire impardonnable ; y compris venant de l’Eglise ou de l’Aristocratie ce qui rends les choses compliqués. Tous les Maitres-Marchands peuvent faire appel au « Droit des Marchands » une sorte de trêve sacrée pendant lequel les parties en présence doivent cesser toute hostilité jusqu’à conclusion de la négociation. Un droit dont ils profitent largement. Leurs autres privilèges concernent la préséance dans les spectacles, les lieux publics, les files d’attente, etc… Leur seul réelle contrainte –mis à part siéger au Conseil des Pairs quand on les appelle- est de payer leurs impôts. Ils peuvent d’ailleurs être assez conséquents et, cas remarquable, c’est le Conseil des Pairs qui en décide du montant. Mais après tout, les Maitres-Marchands sont les premiers à savoir que cet argent finance LEUR ville.
L’aristocratie :
Armanth a beau avoir été bâtie par des réfugiés sur un marais insalubre, il y avait des nobles parmi eux et ils ont veillé à garder leurs privilèges. Au fil du temps, ils se sont alliés et mêlés aux beys et aux princes-guerriers de l’Athémaïs jusqu’à se confondre en des lignées complexes qui seraient bien incapables de dire qui parmi eux pourrait être prince légitime de la ville. L’aristocratie Armanthienne tient son influence et son autorité sur un fort pouvoir terrien, mais qui s’exerce surtout sur le terres dépendant de la cité. En ville, elle a fort à faire pour résister à la concurrence des Maitres-Marchands. Note : y’a-t-il des aristocrate pauvres ? Oui, et ce n’est pas rare. Ils n’ont plus que leurs privilèges et il n’est pas rares qu’ils vendent leurs enfants (leur statut social en fait des esclaves de fort prix) pour survivre.
Les aristocrates sont les seuls dans Armanth à avoir droit de porter le bâton d’autorité, qui, grosso-modo est un truc avec lequel ils ont le droit de taper n’importe qui –sauf un maitre-marchand ou un tribun- sans qu’on puisse, ni répondre ni porter plainte. Il est interdit de lever la main sur un aristocrate et même un garde ne peut les arrêter que… s’ils veulent bien se laisser faire –exception faite des Séraphins. Leurs autres privilèges concernent la préséance dans les spectacles, les lieux publics, les files d’attente, etc… Et, enfin, ils ne peuvent être jugés par la justice civile, mais seulement par les magistrats de l’Elysée, sous le contrôle de la haute-magistrature de l’Elegio. Cependant, dans Armanth, un aristocrate n’a le droit à aucune force militaire, autre que sa garde personnelle, et n’a pas le droit de faire avancer ou stationner une force armée à moins d’un jour de la cité. L’aristocratie d’Armanth a le devoir de fournir tous les moyens militaires et troupes dont elle dispose à la cité, sans discuter, en cas de demande de l’Elegio. Elle est donc aussi forcée de financer la marine de guerre de celui-ci.
L’Eglise :
L’Eglise du Concile Divin est établie depuis les origines d’Armanth. Mais la ville a été bâtie par des réfugiés fuyant aussi bien les guerres et les épidémies que la persécution de l’Eglise. Et les descendants de ces réfugiés ne l’ont pas du tout oublié. Le besoin de cohésion et de foi, la crainte superstitieuse qui demande à être rassurée, les aspects bénéfiques de l’Eglise en terme de société, d’éducation et de culture, ont été les outils qui lui ont permis de conserver une grande influence sur Armanth. Mais cela ne s’est pas fait sans de grandes concessions, à commencer par les deux plus importantes d’entre elles : l’Eglise n’a aucun pouvoir politique supérieur à celui de quelque autre couche sociale d’Armanth et ne peut prétendre en avoir aucun, et elle n’a aucun droit de justice et, donc, aucune inquisition sur le territoire de la cité-état. Cependant, l’Eglise n’est pas dénuée de pouvoir, loin s’en faut. Soutenant l’aristocratie la plus conservatrice, séduisant une petite partie des Maitres-Marchands, proche du petit peuple par ses hospices et ses distributions de soins et de nourriture, l’Eglise repose sur un réseau et des appuis solides. A cela se rajoute l’immunité que confèrent les Dogmes du Concile aux Ordinatorii, qui, si elle n’existe pas du tout légalement à Armanth, est pourtant respectée craintivement par beaucoup de gens.
L’Eglise a des privilèges similaires à ceux de l’aristocratie (sauf le bâton d’autorité) mais sur ce coup, souvent, la garde et les milices des guildes marchandes ne se gênent pas toujours pour leur mettre des bâtons dans les roues. Elle doit, comme les Maitres-Marchands, payer des impôts à la cité, et il lui est interdit d’avoir quelque légion que ce soit, ou que des forces armées de l’Eglise stationnent à moins d’une semaine lossyanne d’Armanth, sauf cas exceptionnel et sur autorisation de l’Elegio.
L’administration :
Quand on parle de l’administration d’Armanth, on parle des tribuns des deux assemblées, de ses secrétaires de cabinet de l’Elegio, de ses juges, de ses collecteurs de taxes, de ses officiers civils, de ses Elegiaterio (la milice de l’Elegio et ses douanes), de ses capitaines au service de la ville, en gros de tous les corps de fonction assurant la bonne marche de la ville, et au service du Conseil des Pairs et de l’Elegio.
L’administration obéissant directement au Conseil des Pairs, elle dépend d’une justice administrative sous le contrôle de l’Elegio. Alors à part cas de délit civil ou de crime de sang qui sera jugé par les mêmes instances que pout tout le monde, elle n’est jugée que par ce tribunal. Elle dispose aussi de privilèges concernant l’accès au logement et de la préséance dans les spectacles, les lieux publics, les files d’attente, etc… Il est interdit de lever la main sur un membre de l’administration, un interdit qui sera plus ou moins respecté en fonction de son rang hiérarchique, mais dans tous les cas, c’est une mauvaise idée en générale. En plus de travailler et consacrer leur temps au service de la cité, l’administration est imposable. De plus tout membre de l’administration doit fournir en temps de service ou en compensation financière les moyens de former ses successeurs. Ce qui d’ailleurs conduit à ce que souvent ces hautes-fonctions sont devenues héréditaires.
Les milices & mercenaires :
Les milices et unités mercenaires d’Armanth sont un cas à part que nous allons rapidement aborder. Il s’agit de toutes les gardes privés des guildes, confréries de métier, académies diverses qu’emploient les chefs de guilde et bourgeois divers pour assurer la sécurité de chaque quartier, que l’Elegiatori ne pourrait assurer. A ces milices suppléantes faisant office de forces de sécurité et de maintien de l’ordre s’ajoutent les compagnies-mercenaire installés à Armanth, qui elles aussi sont parfois dépendantes ou sous contrat permanent avec telle ou telle guilde marchande ou avec une famille de Maitre-Marchands au complet. Et pour vous donner une idée, les seules milices et gardes privées sont huit fois plus nombreuses que les gardes de l’Elegiatori. Quant aux mercenaires, en totalité, il doit y avoir environ 25 000 à 30 000 hommes d’armes dans ces corps d’armées privées, pour moitié équipages et soldats de marine.
Pour éviter les velléités de se fâcher de tout ce monde, les milices et mercenaires d’Armanth sont exemptés d’impôts et d’une partie des taxes sur leur butin, en échange de quoi, les propriétaires et chefs des milices et compagnies mercenaires doivent payer une licence d’activité et sont liés par contrats préférentiels à la ville en cas de guerre. En gros, ils ne peuvent théoriquement pas aller se battre pour l’ennemi. Les milices et les mercenaires s’arrogent aussi d’autres droits, dont des extorsions ou des expropriations quand ils en ont besoin, sur lesquelles la ville tends à fermer les yeux tant que ça n’est pas trop voyant ou problématique. De toute manière, comme toujours quand quelqu’un abuse assez de ses pouvoir pour déplaire à un maitre-marchand, le souci se règle avec les services d’un Sicaire et affaire classée…
La bourgeoisie :
La bourgeoisie concentre tous les individus lossyans ayant, dans le domaine du commerce, de l’artisanat, de l’industrie, des services divers, « réussit ». On peut aisément faire le tri entre les bourgeois et le reste du peuple : eux possèdent leur maison –confortable- et souvent des serviteurs et esclaves et peuvent payer une éducation de qualité à leurs enfants, parfois même pour accéder à des carrières et fonctions plus prestigieuses que celles de leurs parents. Les négociants, les maitres-esclavagistes, les armateurs, les notaires et avocats, les propriétaires de grands ateliers, mais aussi de maisons de bains ou encore les familles de comptable au services des puissants sont de la bourgeoisie.
Ils n’ont pas dans les faits plus de droits et devoirs que tout autre citoyen. Ils doivent répondre de leurs actes devant la justice, peuvent se faire arrêter par l’Elegiatori et les milices, et payent des taxes. Dans les faits, la plupart des milices de leur quartier ne viendra jamais les déranger, celles de leurs alliés et voisins le fera avec des pincettes, et leur richesse leur permet fréquemment des entorses à la loi et la préséance, surtout vis-à-vis des plus pauvres qu’eux qui plus par peur que par respect, évite de se frotter à eux.
Le bas-peuple :
Le bas-peuple, c’est ce qui compose la grande majorité de la population d’Armanth. Ce sont les habitants qui travaillent mais ne possède pas leur maison –ou alors ont pu acheter une petite masure et au maximum 40 à 50m2… pour 5 ou 6- et qui ont peu de chances de pouvoir payer des études à leur progéniture, celle-ci suivant les traces de ses parents et travaillant avec eux. Ce sont les petits commerçants et artisans, le personnel de maison, les ouvriers des quais et des docks, les marins, les maraichers, les fournisseurs de petits services, les livreurs etc… Certains seront assez aisé pour vivre confortablement, d’autres aux limites de l’indigence.
Le bas peuple a les mêmes devoirs et droits que tout citoyen. Il doit répondre de ses actes devant la justice, peut se faire arrêter par l’Elegiatori et les milices, et paye des taxes. Et là, il n’a guère de moyens d’avoir les passe-droits que la fortune ou le rang permettent, c’est la raison pour laquelle les gens du peuple sont souvent réunis en confréries et guildes de métier, chargés de défendre et représenter leurs intérêts et fournir une assistance matérielle quand les besoins l’exigent. Le bas-peuple n’est donc pas totalement à la merci de tout le monde et peut tout aussi bien se défendre par la loi… que par les armes et les coups de force s’il le faut. A noter que le bas-peuple a un privilège : trois fois par semaine lossyanne, les grandes arènes sont ouvertes pour des spectacles gratuits qui leur sont destinés. Souvent, il y a aussi à cette occasion des distributions de pain pour les plus pauvres et es indigents.
Les étrangers :
Il y a beaucoup d’étrangers dans Armanth, qui est on ne peut plus cosmopolite. En fait, leur statut est assez proche de la moyenne des citoyens et soumis aux mêmes droits et devoirs de base. Mais ils ne disposent pas de certains droits évidents, comme celui de voter ou encore celui de participer à la vie politique de la cité. Par contre, ils payent leurs taxes comme tout le monde. A noter que pour ne plus être considéré comme étranger, il faut s’établir à Armanth, puis y avoir un enfant qui aura passé sa troisième année révolue. C’est à cette seule condition que l’on peut demander la citoyenneté… qui souvent sera examinée plus ou moins vite en fonction de la taille du dessous de table qui accompagne la demande. L’autre solution consiste à être adopté par une grande famille d’Armanth, qui aura peu de mal à faire passer la demande par la suite.
Les indigents :
Si, en théorie, tout citoyen d’Armanth a des droits et devoir qui lui garantissent une certaine égalité de traitement, y compris les plus pauvres, dans les faits, toute la frange la plus démunie des Armanthiens n’en entends jamais parler. Les indigents sont les habitants qui n’ont pas les moyens de payer un logis et vivent dans des squats ou à même la rue, ont à peine de quoi manger et mendient, volent, trafiquent ou vendent leur corps pour survivre. Ils ne sont pas vraiment considérés comme humains pour le reste de la cité-état : leur position, leur dénuement et leur détresse est souvent vu comme la preuve qu’ils n’ont aucune des Vertus qui pourraient faire d’eux des lossyans à part entière.
Les indigents sont donc considérés à mi-chemin entre le barbare et l’animal, bref, ils ne valent rien et on peut en faire ce qu’on veut. Et devinez quel est l’un des principaux viviers d’esclaves d’Armanth ? Vous avez deviné. Bon, ce n’est pas si péremptoire. Les guildes et confréries ont des système d’aide à leurs vieux et retraités, des hospices et des orphelinats, l’Eglise en a aussi, et on évite de laisser trainer les enfants dehors, même mendiants ou gosses des rues. Ce qui ne veut pas dire que y’en a pas et qu’on en fait pas trafic. Mais pour les lossyans les enfants sont sacrés, donc, y toucher avant leur 13-14ème année peut très mal finir pour le responsable. Mais pour les autres… hé bien si les plus riches distribuent du pain, qu’il existe quelques aides et services aux plus démunis et qu’il y a des moyens de trouver un travail pour les plus solides ou courageux, la plupart crèvent dans la rue… ou finissent esclaves, surtout pour les femmes. Ce dernier point est d’ailleurs encouragé par la société d’Armanth pour qui c’est une très bonne solution utile et efficace pour tout le monde au soucis des indigents trainant dans les rues.
Les esclaves :
A Armanth, les esclaves sont des bien-meubles ou, si vous préférez, il n’y a aucune différence entre un chien domestique, un cheval de monte et un esclave. On les traite d’ailleurs légalement de la même manière. Pour des détails à ce sujet consultez l’article sur l’esclavage et les esclaves dans Loss.
Cependant, au-delà de lois et droits commerciaux concernant le bien de propriété que sont les esclaves, il y a des droits coutumiers et des règles tacites que tout le monde tend à respecter : on ne tue pas un esclave sans une bonne raison, on ne le mutile pas non plus sans une bonne raison, et on doit lui fournir le nécessaire pour assurer sa santé et un bien-être minimum. Et ne pas respecter ces lois coutumières peut très bien finir par un procès civil où l’accusé peut fort bien se voir confisqué son bien, qui sera alors donné ou revendu, parfois –mais c’est plutôt rare- affranchi. Ensuite, sauf dans les quartiers du Marché aux Cages, il est très malvenu de faire se balader en publique un esclave nu ou trop dévêtu. Enfin, le propriétaire d’un esclave est responsable des actes commis par ce dernier et c’est lui qui sera trainé en procès si son esclave commet un délit ou un crime.
A noter qu’un esclave ne peut légalement pas témoigner, qu’il n’est pas considéré comme un témoin fiable, qu’on ne lui reconnait aucun droit à la propriété (et ne peut donc pas se racheter lui-même pour s’affranchir) et qu’il est dénués de tous droits familiaux, que ce soit mariages, enfants, etc…. Ce qui n’empêche pas certains lossyans de laisser des esclaves vivre en couple et en famille, mais aussi, même si c’est peu commun, de leur fournir un salaire.