Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
Supplément Armanth

Armanth, le supplément, notes 2 : La politique

Système politique d’Armanth :

Armanth a un système politique aussi chaotique que la ville peut parvenir à l’être. Le gouvernement est démocratique, mais en fait c’est une oligarchie non pas institutionnelle, mais de fait.

Mais penchons-nous sur sa structure avant de la détailler :

Le gouvernement d’Armanth est composé de :

  • Deux assemblées législatives ; la Chambre-basse et la Chambre-haute, respectivement nommés le Selenteo et l’Elysée. Leur rôle est de décider des lois et de les voter. Chaque chambre compte quelques centaines de tribuns pour chaque Chambre et le nombre varie.
  • Le Conseil des Pairs. Exclusivement constitué de maitres-marchands qui se désignent eux-mêmes par cooptation, et ont tout pouvoir pour décider de leur propre succession et de qui a le droit de siéger ; il y a toujours trente membres au Conseil des Pairs, jamais un de plus, ni un de moins. Son rôle est d’administrer la bonne marche de la cité et du commerce et de décider de l’application des lois. Mais on verra plus bas qu’elle ne fait pas que cela.
  • L’Elegio : chef officiel de l’exécutif du gouvernement, il est l’arbitre final de tous les litiges judiciaires et commerciaux d’Armanth, et le chef suprême de sa sécurité.

Maintenant, il y a quelques subtilités dans cet agencement somme toutes assez classique :

L’Elysée nomme ses propres membres au suffrage majoritaire une fois tous les huit ans, et est réservée à l’aristocratie Athémaïs. Nul ne pouvant prouver sur trois générations, par alliance compris, son rang de naissance nobiliaire, ne peut y siéger. Depuis, elle exige pour tout personne désireuse d’y être nommée un « cens » (un niveau d’impôt sur la fortune, ici très élevé) qui représente une fortune et interdit cette magistrature à la noblesse la moins aisée. L’Eglise est parvenue à se faire donner les mêmes droits et privilèges que l’aristocratie d’Armanth et peut donc siéger parmi les tribuns de l’Elysée. Sauf qu’elle n’est soumise à aucun cens, mais doit cependant faire élire ses membres par les tribuns de l’Elysée et ne peut elle-même participer à ce vote spécifique.

Le Selenteo nommée ses membres par des élections populaires ayant lieu tous les huit ans et donnant lieu à six mois de fêtes, de chaos, de joutes électorales, de scandes de corruption massive et de regain de vendetta mortelles. L’ensemble de la Chambre-basse est alors renouvelé, mais là aussi il y a des conditions d’entrées pour accéder à cette magistrature, dont des droits d’inscriptions aux listes électorales qui de facto interdisent la fonction aux plus pauvres. Il est de coutume pour un candidat de se faire parrainer par une guilde ou un maitre-marchand, voir par un aristocrate ou l’Eglise. Mais le plus souvent les tribuns de la Chambre-basse sont tous des bourgeois peu ou prou affiliés à la Guilde de Marchands de manière directe ou indirecte.

Les deux chambres décident des lois selon un processus assez simple : soit le Selenteo, soit l’Elysée, se voit proposer une loi par une de ses très nombreuses commissions ou après pétition populaire (oui, il y en a… non, elles n’arrivent que rarement à atteindre les chambres législatives). Certaines lois sont aussi proposées par le Conseil des Pairs –nous y reviendrons. L’assemblée qui a reçu la loi la consulte, la fait analyser, propose des amendements, etc… et vote à la majorité des deux tiers pour son application ou son rejet.

Puis la loi passe à l’autre chambre. Rebelote. Que la loi soit alors acceptée ou rejetée, elle doit passer dans les deux chambres et suivre le même processus. Ce qui est compliqué c’est quand une chambre dit oui, l’autre non : le ping-pong peut durer cinq fois, avec à chaque fois lecture, analyse, amendements etc… Au bout de cinq tours, on compte les oui et et non d’une chambre à l’autre et forcément, y’en a une qui gagne.

La loi est donc techniquement acceptée… par les deux organes législatifs. Mais désormais elle va passer entre les mains du Conseil des Pairs. Et là, ce n’est pas compliqué : le Conseil des Pairs peut rejeter toute loi par veto si la moitié de ses membres plus un le décident. Là où c’est plus pervers, c’est que le Conseil des Pairs peut par veto faire passer une loi refusée par une des deux chambres, avant ou pendant le concours de ping-pong, de la même manière. Ce à quoi peuvent s’opposer par veto –oui, c’est l’horreur- chacune des deux chambres. Mais dans la mesure où chaque Chambre peut annuler le veto de l’autre et que le Selenteo est grosso-modo une extension du Conseil des Pairs, les lois qui arrangement le Conseil des Pairs passent toujours.

Les membres du conseil des Pairs sont choisis et désignés à vie. Ils ne sont pas élus dans le sens ou nul ne peut demander cette magistrature. Elle est offerte par cooptation des membres du Conseil des Pairs qui choisit qui en fait partie. C’est la raison pour laquelle dans le roman, il n’y a que 29 membres à siéger, puisque Jawaad y a été nommé, mais refuse d’occuper son siège et de prendre ce poste. Le Conseil des Pairs a pour de veiller à l’application et la mise en pratique des lois votées, et d’assurer la bonne marche du commerce dans Armanth et ce, face à tous les obstacles qu’il pourrait rencontrer mais dans le respect de sa première fonction. C’est donc lui qui avant tout gère et emploie le budget de la ville et la manière dont il sera employé pour tous ses départements et ses infrastructures. En quelque sortes, le Conseil des Pairs fait office de conseil et cabinets des ministres du gouvernement d’Armanth, cette fonction n’existant pas en tant que tel. Seuls existent des secrétaires, au service de l’Elegio, qui font, chacun dans leur domaine de gouvernance, le lien entre le Conseil des Pairs et l’Elegio.

Enfin, l’Elegio est le chef de l’exécutif et des « forces armées » d’Armanth. Il n’est techniquement pas le chef du Conseil des Pairs et d’ailleurs a rarement affaire avec lui de manière directe. L’Elegio est nommé tous les dix ans, selon une étrange méthode : l’acclamation. Tous les dix ans, l’Elegio doit avoir un successeur et ainsi une sorte de campagne informelle se mets en place pour que la population désigne le successeur qui va arranger les uns et les autres. Le jour fatidique, l’Elegio en place est confronté à ses prétendants devant une gigantesque foule, sur le Campo Ivori. S’ensuivent des joutes oratoires enflammées, et c’est à l’acclamation des foules qu’est désigné le nouvel Elegio. L’actuel tient son poste depuis maintenant 20 ans et tout le monde est sûr qu’il va repartir pour dix ans de plus. A noter que l’Elegio peut être destitué par le veto d’au moins une des deux Chambres et du Conseil des Pairs. C’est assez rarement arrivé. L’Elegio choisit ses secrétaires pour les différents domaines de gouvernance de la cité – en général un par grand quartier de la ville plus quatre ou cinq avec des fonctions spécifiques- qui souvent sont choisis sur conseil et avec la bénédiction du Conseil des Pairs. L’Elegio est enfin en charge de la sécurité de la ville, et son magistrat suprême : c’est-à-dire que quand des litiges et des conflits ne peuvent pas être résolus par la voie judiciaire –souvent parce que les différentes parties décident de régler ça à coup de vendetta- c’est à lui d’arrêter l’escalade et de juger au final de l’affaire et faire appliquer la décision. Militairement s’il le faut. Et parfois, ce n’est pas facile du tout et peut finir assez mal. C’est pour cela que l’Elegio dispose d’une police secrète : les Séraphins.

 

 

Laisser un commentaire