14- Le Rift
Géographie
Si les abimes dont parlent souvent les lossyans dans leurs légendes et leurs histoires existent, le lieu qui y ressemble le plus est le Rift. Il s’agit d’une mer intérieure en formation, ou pour résumer, la coupure des deux parcelles du grand continent où se trouvent les Mers de la Séparation.
Le Rift est bien plus long que ce qu’en connaissent les lossyans, Apostats exceptés. La Mer des Enfers qui se forme au fond des gouffres et des failles du Rift se trouve presque un mille plus bas que le niveau de la mer. Il en résulte que l’ensemble de la région n’est qu’une succession de marches barrées de massifs rocailleux et terriblement volcaniques descendant vers l’abime de la Mer des Enfers, coupant le monde en deux.
Dire que rien ne vit au cœur du Rift est l’exacte vérité. Volutes mortels et brouillards empoisonnés abondent dans une chaleur torride qui peut dépasser les 60°C, les sources ne sont pas d’eau, mais d’acide, le sol est gorgé de tant de sel qu’il forme des sculptures aussi vastes que des glaciers. Rien ne s’y adapte, tout ce qui vit y trouve une mort atroce. Mais derrière l’abri des massifs entourant le Rift, par contre, et malgré des enfilades de volcans, de caldeiras et de lacs de lave, la vie a trouvé sa place, profitant du moindre abri accueillant, malgré la rudesse de ces lieux désolés ; humains compris.
Politique
Les Jemmaï occupent le Jemmaï-he’Jil, une chaine montagneuse coincée entre le désert du Jaï-Shimi au nord et les profondeurs du Rift, au sud. La chaine de montagne se prolonge à l’est avec des cols et des passages vers le nord et le sud, offrant une multitude de petite vallées abritées et fertiles, bien que d’un climat sec qui parfois peut devenir aride.
L’eau est une denrée précieuse et rare dans cette région, le moindre ruisseau, la plus petite source sont des biens précieux qui doivent être exploités sans gaspillage et le plus efficacement possible. Les Jemmaïs ont résolu cette contrainte en devenant des experts hydrauliques et de très bon gestionnaires de ressources. Les vallées occupées par les villages des clans jemmaïs disposent de réservoirs entretenus, souvent en partie souterrains, et de système efficace d’irrigation et de captation de l’eau de pluie. L’exploitation de l’énergie éolienne y est elle-aussi poussée à un raffinement technique remarquable, aussi bien pour l’irrigation et le pompage de l’eau que pour l’industrie.
Les Jemmaïs ne sont pas très nombreux. Leur société est notoirement fédéralisée et les fonctions militaires sont mises en communs entre les clans. Ce sont des nomades, c’est-à-dire que leurs cœurs agricoles voient passer les clans qui vont d’une vallée à l’autre. Il n’existe que cinq ou six bourgs permanents, accueillant les structures industrielles et culturelles des Jemmaïs, ainsi que leurs casernes. Tous les Jemmaïs semblent toujours prêt à la guerre, et ce n’est pas une impression : ils s’attendent en permanence à des assauts des Ordinatorii de l’autre côté de leurs montagnes à l’est mais aussi à voir réapparaitre tôt ou tard les Apostats ; le retour de leurs cousins exilés pourrait être une très mauvaise nouvelle selon eux.
Himanil
Capitale inconnue du reste du monde des Jemmaï, la ville est troglodyte, bâtie en partie dans des Ruines Anciennes, et abrite 40 000 habitants, une population énorme par rapport à la moyenne des bourgs jemmaïs qui dépassent rarement les 1500 habitants. C’est le lieu de rassemblement régulier des clans, et le centre de leurs ministères et de leur organisation politique, mais aussi le refuge de leurs bibliothèques et universités. Jamais aucun Jemmaï ne parle de cette ville à un non-Jemmaï. Himanil possède sa propre garnison d’élite, recrutée parmi les meilleurs guerriers Jemmäis, et une petite poignée se soumettent à un entrainement redoutable pour devenir des Dari’aman, des commandos d’infiltration qui rivalisent avec les légendaires Sicaires.
Le Jaï-shimi
Désert s’étendant largement vers l’ouest, pris entre deux chaines de montagnes, le centre du désert est une mer de sel. On n’y trouvera pas une goutte d’eau et il n’y pleut pas plus d’une fois tous les dix ans. Selon les Jemmaïs, c’est au bout de ce désert à l’ouest que se sont établis les Apostats. Les Jemmaïs surveillent ce désert, mais ne s’y rendent que pour récolter du sel et du natron et ne le traversent jamais.
Le Jemmaï-he’jil
La chaine de montagne où vivent les Jemmaïs, aux sommets dénudés quasi dépourvu de neige. Suivant la Mer des Enfers, la chaine de montagne bifurque au nord vers les Monts de la Barrière. Cette dernière partie est la plus humide, même si on y trouve fort peu de forêts. Les sommets dépassent les 3500 mètres et on y trouve très peu de col, les pentes sont terriblement raides et dénudées, et l’activité sismique et volcanique y est marquée. C’est cependant non seulement les vallées fertiles, mais aussi cette activité volcanique dont profitent les Jemmaï ; les gisements de minerais abondent en surface, dont le manganèse, l’argent, le titane et le loss-métal.
La Mer des Enfers
Déjà décrite plus haut, la Mer des Enfers est pratiquement comparable à une mer d’acide salé et bouillonnant où émergent les cheminées de volcans et de fumeurs, dans une atmosphère mortelle. Mais sur les flancs des marches consécutives de falaises, on prétend que se retrouvent des Ruines Anciennes ensevelis profondément.
Lieux particuliers :
Aucun, on peut considérer tout le Rift comme un lieu particulier.