Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
Coutumes & lois

La Cour des Ombres

La Cour des Ombres est en quelque sorte le pendant criminel de la Guilde des Marchands ou tout du moins ses Hauts-princes se vanteraient que leur organisation peut s’y comparer. En effet, la Cour des Ombres est omniprésente et répandue partout, mais là s’arrête la similitude car il n’y a pas une Cour des Ombres, mais autant qu’il y a de Cités-états et chacune est indépendante des autres. La Cour des Ombres est un nom, un mythe, une légende tout à fait réelle, certes, mais qui n’a que peu à voir avec une organisation structurée. Il s’agit de sociétés de voleurs, roublards, parias, mendiants et trafiquants gérant les affaires criminelles et les activités illicites au sein des grandes cités lossyannes et protégeant leurs membres des autorités locales. La Cour des Ombre n’existe pas, mais les Cours des Ombres trouvent fort utile que la plupart des gens tendent à croire que le crime organisé soit chapeauté par une organisation tentaculaire qui aurait ses ramifications partout. Et si cette croyance est fausse et que finalement la plupart des lossyans s’en doutent, la légende, elle, perdure solidement.

Encart : pour la suite de ce chapitre, nous nous réfèrerons au terme Cour des Ombres, pour parler de l’organisations en général, même si chaque cité-état a sa propre Cour des Ombres.

1- Histoire en résumé

L’origine du nom « la Cour des Ombres » est inconnue, mais ses princes font remonter sa naissance et son titre aux premières années de la naissance du Concile Divin. Un prince de l’Etéocle, souvent nommé Aurus, aurait été déchu de son rang et exilé, condamné à l’ostracisme par les premiers prêtres de l’Eglise mais Aurus, courageux et éclairé, aurait compris qu’avec l’avènement du pouvoir de cette religion et de ses lois, il n’y aurait plus de place sous le soleil pour les lossyans épris de liberté. Avec sa cour et ses chevaliers et suivants, il aurait décidé de poursuivre son règne, mais caché à la vue de tous, créant la première Cour des Ombres, qui aurait pour tâche de préserver la liberté, y compris par tous les moyens illégaux nécessaires, et de partager son modèle avec toutes les villes où cette liberté serait menacée et nécessiterait d’être protégée.

Si rien dans les archives historiques ne parlent du prince Etéoclien Aurus, il est connu que la plus ancienne Cour des Ombres est celle de Nashera, bien qu’elle fut dévastée puis refondée plusieurs fois. Mais par tradition, les Cours des Ombres se réfèrent toutes à Aurus dans leurs mythes et leurs serments fondateurs, ainsi que les poèmes et odes à la liberté qui lui sont attribués. C’est un personnage légendaire et quelques reliques sensées lui avoir appartenu circulent comme autant de trésors sacrés dans les Cours des Ombres. Ainsi, l’héritage d’Aurus revêt un caractère sacré, et les Cours des Ombres prétendront toujours qu’elles sont un espace de préservation de la liberté et un refuge pour les opprimés, un rôle qu’elles jouent toujours selon les régions.

2- Fonctionnement & structure

Dans tous les milieux du crime, la Cour des Ombres a l’influence d’une sorte d’arbitre musclé qu’il est préférable de ne pas se mettre à dos. Tout ce qui concerne les trafics et commerces illégaux passent par la Cour des Ombres et son réseau de contacts et d’agents. Malgré une organisation flottante et opaque, certains diraient à raison chaotique, la Cour des Ombre a toujours un poids non négligeable sur les pouvoirs en place dans une cité, qu’ils soient politiques ou commerciaux. Cette influence est assurée à grand coup de pot-de-vin, de chantages et d’informations compromettantes, mais il y a des cités-états où existe véritablement un arrangement informel entre les autorités et la Cour des Ombres. Après tout, mieux vaut savoir que les criminels doivent obéir à des lois et en répondre devant leurs pairs, que de les laisser dans la nature et sans savoir où et comment les trouver.

Chaque Cour des Ombres est dirigée par un Haut-prince et, dans les plus grandes cités, plusieurs Princes vassaux (le même terme est indifféremment employé pour hommes et femmes), chacun étant alors à la tête d’un quartier ou d’une portion de la ville, selon la manière dont les criminels se la sont partagés.

Les Princes règnent sur une cour composée de Barons, Chevaliers et Ecuyers ; tous sont des chefs ou leaders des bandes, réseaux et organisation sévissant sur le territoire de leur Prince et appliquant ses lois et sa justice. En cas de litige, les Princes se réunissent et leur décision est soumis à la règle de l’unanimité moins un. Tant que le litige n’est pas réglé, le conflit peut se poursuivre dans les rues. La nomination d’un prince est un processus assez complexe et informel, qui donne la part belle au plus fort ou rusé et fait souvent des morts. Le Haut-prince, le plus fort, influent, ou rusé de tous est le juge et l’arbitre final de toute réunion et peut décider par décret si le conseil des Princes ne parvient pas au consensus. Le Haut-prince a théoriquement droit de vie et de mort sur toutes les cours, mais dans les faits, c’est un pouvoir dont tout homme sage évite l’abus.

Le but premier de la Cour des Ombres est d’assurer la protection et la tranquillité de ses membres souhaitant poursuivre leurs activités et prospérer librement. Elle arbitre les conflits entre bandes criminelles, gère la répartition des territoires pour ces organisations et protège ses membres des poursuites judiciaire. Mais elle assure aussi sa propre justice en interne contre les abus et comportements nocifs de ceux de ses membres qui iraient trop loin, ou encore de criminels qui ne seraient pas membres de la Cour.

3- Activités

Tout ce qui est illégal dans une cité est forcément le sujet de l’intérêt et des activités de la Cour des Ombres. La plupart du temps, le cœur de son business est le racket, les pots-de-vin, le vol à la tire, les cambriolages et la prostitution. Mais ce qui rapporte le plus sont le trafic d’artefact aussi bien que celui des épices interdites et des drogues, mais aussi celui d’autres denrées réglementées ou prohibés, y compris le loss-métal. La fausse-monnaie, la falsification, l’espionnage et le trafic de secrets industriels sont un autre secteur important, bien que demandant des spécialistes de haut niveau.

La Cour des Ombres ne s’occupe pas de piraterie et si elle pratique l’enlèvement parmi ses activités criminelles, le trafic d’esclaves y est mal vu et considéré comme contraire à l’héritage d’Aurus. Cela n’empêche pas certains Princes et leur cours de s’y adonner allègrement et kidnapper de jolies filles ici pour aller les revendre à des esclavagistes plus loin. Mais les Princes d’autres Cours traiteront ces trafiquants humains sans honneur, voir comme s’ils n’étaient pas de la Cour des Ombres.

Contrairement à une rumeur répandue, l’assassinat n’est pas un des services courants que l’on peut demander dans une Cour des Ombres et si certains en sont capables, ces transactions ne se font jamais au sein de la Cour qui considère que cela ne la regarde pas, sauf si à un moment un de ses membres proposant ce service lui attire des ennuis –et la manière de régler le problème est alors expéditive.

Enfin, les légendaires Sicaires d’Armanth ne font pas partie de la Cour des Ombres et d’ailleurs, cette dernière les craint autant que tout le reste de la cité-état.

(Plus de détails sur les pirates dans le supplément les Voyages, et les Sicaires dans le Livre des Secrets de loss)

4- La légende de la Cour des Ombres

La Cour des Ombres est une sorte un secret de polichinelle autant qu’une organisation particulièrement discrète. Tout le monde sait que cela existe, mais personne ne sait vraiment ce qu’elle est, ni comment en rencontrer ses membres. Le culte du secret y est important, mais ce dernier est souvent assuré par des pots-de-vin et du chantage auprès des autorités officielles afin qu’elles ferment les yeux sur les activités en interne de la Cour.

La plupart du temps, la Cour des Ombres est installée dans des caves, catacombes et autres lieux difficiles d’accès et souterrains. Mais elle peut aussi se tenir au sein du quartier le plus pauvre et mal famé de sa cité-état et avoir une sorte de pignon sur rue pour qui sait repérer les signes et codes qu’emploient la Cour des Ombres pour se signaler. Ceux-ci diffèrent dans chaque ville et seuls des experts peuvent les reconnaitre d’une cité à une autre.

Signes distinctifs

Les membres en titre de la Cour des Ombre arborent tous un signe reconnaissable par leurs pairs, mais savamment dissimulé. Le plus souvent, il s’agira d’un tatouage plutôt que d’un bijou, parfois d’un type de symbiote Graeti particulier. Il n’y a pas de motif universel, mais chaque Cour des Ombre a son signe distinctif. A Armanth, celui-ci est un petit X surmonté d’un point, tatoué sous la clavicule, à l’aine ou sur la nuque, par exemple.

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