[Les légendes d’Armanth] Abba l’esclavagiste
- Archétypes : Artisan (Légende 7), Combattant (Légende 3)
- Honneur : 6 (Pouvoir 7), Courage : 9 (Puissance 12), Sagesse : 4 (Instinct 6)
- Traits spéciaux : Increvable, Superstitieux.
Ce qui suit est la présentation d’Abba, l’un des personnages principaux des romans les Chants de Loss, mais ici tel qu’il est connu dix ans avant les débuts de la saga, c’est-à-dire à l’époque où commencent à priori les aventures des personnages-joueurs des Chants de Loss.
Abba Yebut est l’un des deux meilleurs amis et le bras droit de Jawaad le Maitre-marchand. C’est un esclavagiste renommé, qui dresse et forme principalement des Esclaves des Plaisirs réputées et de grand prix. Mais Abba est tout aussi connu, si ce n’est plus, pour son allure, sa force physique et une nette tendance à être soupe-au-lait. Il a lui-même été esclave des années durant et aurait fini forçat dans une mine de loss-métal sans l’intervention de Jawaad qui l’a affranchi et pris à son service.
Abba, originaire du peuple Nomade des Franges, est un géant. Les Lossyans sont très grands pour l’échelle humaine, mais lui, il ne passe pas les portes, ce qui lui vaut d’ailleurs quelques déboires ; avec pratiquement 2m30, impossible de ne pas remarquer de loin l’homme aux allures bestiales, à la peau noire de jais, les cheveux savamment tressés et décorés de perles colorées. Abba a tout d’une brute effrayante, malgré un visage plutôt beau, mais aux traits si sauvages et animales que personne ne peut vraiment le trouver amical au premier abord. Abba fait peur et il le sait. Sa force physique est à l’avenant de sa carrure et cela aussi il le sait : il est parfaitement capable de briser un bras comme on casse une brindille et il n’est pas une bonne idée que de le défier à ce genre des choses.
Etrangement, l’esclavagiste, s’il est prompt à s’emporter en colères homériques, est parfaitement au fait du danger qu’il représente de par sa puissance physique et il n’aime pas en user. Il ne lèvera jamais la main sur une personne faible ou une femme, encore moins sur un enfant et, si son métier l’oblige à une nécessité de brutalité et de cruauté pour dresser ses esclaves, il ne se sert pratiquement jamais de sa force colossale, sauf pour démontrer ce qui peut se passer s’il devait avoir à en user. Fondamentalement, on a pas grand-chose à craindre de lui si on ne le défie pas. Mais malheur à celui qui aurait cette maladresse : Abba est dénué de pitié et, quand il est en colère, il y a peu de choses aptes à l’arrêter. Mais le respect que le géant a des femmes est connu même si, en vrai lossyan, il s’attend à ce qu’elles restent à leur place et voit d’un mauvais œil qu’elles aient des activités qu’il considère d’homme, comme boire, apprendre à se battre ou faire la guerre et, pire, soient esclavagistes ! Il n’est cependant ni choqué ni dérangé qu’une femme soit plus cultivée que lui et pratique un métier de prestige.
Abba est bien connu dans son milieu, aussi bien pour l’exigence maniaque à la qualité de son travail que pour la qualité des produits qui sortent de son Jardin des Esclaves et sont mises aux enchères à fréquemment 6000 à 8000 andris d’argent. C’est, dans son métier, un homme très méticuleux. Il n’y a que quelques années qu’il tient son affaire, le Jardin des Esclaves où il exerce appartenant dans les faits à Jawaad, qui laisse à son ami la complète gestion de ce domaine. Abba est donc aussi le principal intermédiaire du trafic d’esclaves pour le Maitre-marchand et voyage beaucoup, se déplaçant de marché en marché pour sélectionner les filles qui viendront grossir son stock et seront éduquées et dressées avant d’être remises en vente. Dans ce domaine, si Abba est particulièrement consciencieux et ne laisse passer aucune erreur ou violence inutile de la part de ses assistants, il est aussi connu pour une intransigeance dénuée de toute pitié ; il n’hésite pas, en cas de nécessité, à tuer lui-même les esclaves qui n’ont pas supporté le dressage ou s’avèrent définitivement inexploitables.
Son métier demandant une exigence et une présence constante, Abba prend rarement la mer pour suivre Jawaad dans ses déplacements. Ce qui l’arrange particulièrement : il détester naviguer, aussi bien par profonde crainte superstitieuse qui lui vient de sa culture Frangienne que parce qu’il est terriblement malade en bateau. La superstition et la crainte respectueuse des forces occultes, Concile Divin en tête, est une part importante de la psychologie d’Abba et il est du genre à ne rien entreprendre sans s’assurer que les esprits et les ancêtres soient d’accord avec son projet. Cette habitude lui a attiré déjà quelques ennuis et est un sujet fréquent de discussion avec Jawaad et une partie de sa Maisonnée, le Maitre-marchand n’accordant aucun crédit aux forces spirituelles et se moquant de ce genre de croyances.
On croisera Abba plutôt à Armanth, mais aussi dans ses environs et jusqu’à Samarkin, de préférence en voyageant à cheval plutôt que par la mer, même s’il surveille et contrôle lui-même le chargement de ses précieuses cargaisons. Le cheval d’Abba est d’ailleurs connu : pratiquement aussi vaste que son maitre, c’est une monture Dragensmanns très impressionnante qui répond au nom d’Orage. Le géant hante les marchés, les comptoirs de la Guilde des Marchands, les bonnes tavernes ainsi bien sûr que les Jardins des Esclaves de ses confrères et on pourra aussi le croiser régulièrement à la messe, un événement qu’il est hors de question qu’il rate, sauf impératifs absolu. Il sera toujours d’accord pour discuter ou négocier, tant que son interlocuteur ne tente pas de le prendre pour un benêt, ce qui est vraiment une mauvaise idée. Et de temps en temps, il organise des voyages commerciaux auquel il participe et pour lesquels il embauche du personnel et des convoyeurs, avec un grand soin sur leur respect des femmes en général, et de sa marchandise particulière.
A noter qu’Abba est très souvent accompagnée d’une esclave, Joran, sa préférée et esclave de compagnie, une adorable petite rousse que lui seul peut toucher sans qu’elle ne semble en souffrir véritablement physiquement. Toute petite, timide et timorée, elle n’a rien des femmes voluptueuses et terriblement sensuelles qui sont l’apanage de son artisanat, mais elle lui est dévouée corps et âme. Malheur à qui voudrait la toucher ou simplement faire mine de lui faire peur, il aurait à goûter à la colère du géant.