Le Quartier Marchand
Sans doutes le plus long sous-chapitre des quartiers d’Armanth, il aborde le port de la ville maritime et le célèbre Marché aux Cages, le plus grand quartier esclavagiste de tout Loss. Il n’est pas totalement complet, il manque encore les PNJs remarquables.
Dans Armanth, le quartier marchand est aussi nommé « le Port » et s’avère être strictement la même chose. Il s’agit de tout le front de la ville ouverte sur la lagune dont la rade abritée est délimitée par de vastes digues et les bastions qui défendent la cité. Le quartier marchand est donc vaste et s’étend, du nord au sud, sur presque trois milles et demi, depuis l’ile au Bois, à l’estuaire du bras le plus large et navigable de l’Argas, jusqu’à l’Ile aux Douanes qui marque l’entrée ouest de la ville. Et pour parcourir toute sa distance, des pieds ou un cheval ne suffisent pas ; c’est pourquoi les canots et barges de transport y pullulent, nommés ici du terme générique de « pirsissi », qu’on pourrait traduire par « passeuses ».
On pourrait s’attendre à ce que le quartier marchand soit le plus animé de la ville. C’est bien le cas, mais ce titre est malgré tout dévolu au quartier Ivori. Car le quartier marchand n’a rien qui soit conçu pour les loisirs, la distraction et la flânerie. Il s’agit, pour le décrire rapidement d’un enchevêtrement de comptoirs, de quais, d’entrepôts, de magasins de grossistes et d’artisans, de cahutes insalubres d’ouvriers portuaires et de dockers, avec, çà et là, des bâtisses grandioses abritant l’administration et les affaires de telle ou telle compagnie maritime ou confrérie marchande.
Et au centre du quartier, ceinturé de murs et des plus vastes quais d’amarrage de tout Armanth, bâti et pensé comme une ville dans la ville, le gigantesque Marché aux Cages est le centre de trafic et de commerce de l’esclavage le plus vaste et le plus actif de toutes les Mers de la Séparation. À lui seul, il accueille lors des plus grands marchés un quart de millions de pauvres hères qui seront achetés, revendus et échangés pendant des semaines, pour être redistribués sur tous les marchés locaux de tous les ports. Et même à ses périodes creuses, le Marché aux Cages abrite plusieurs dizaines de milliers d’esclaves mis en vente ou en transit.
Le quartier marchand d’Armanth est donc l’endroit de tous les possibles, accolé au reste de ce que les Armanthiens surnomment « la basse-ville », avec le quartier des Artisans. On peut s’y louer comme mercenaire ou coupe-jarret autant qu’y brasser des millions d’andris en un seul jour ; embarquer pour un voyage maritime au-delà des mers connues, ou finir noyé dans les eaux sales d’un quai aveugle. Et du plus miséreux au plus riche, tous se côtoient contraints et forcés dans ce qui est le cœur de la richesse commerciale d’Armanth.
Encart : quelle est la fortune des plus riches individus et institutions de Loss ? Dans les règles du jeu, on précise qu’un revenu riche commence à environ 100 andris par mois. Mais cette somme pourrait être presque considérée dérisoire en regard de la fortune propre d’un grand armateur ou d’un maitre-marchand. Ceux-ci brassent des fortunes estimées en millions d’andris, des sommes astronomiques qui pourtant ne représentent souvent qu’une toute petite part de la valeur d’une cité-État. Ainsi, qu’un galion armé et apprêté avec son équipage et des cales pleines jusqu’à ras-bord d’épices et d’étoffes rares se négocie à plusieurs dizaines de milliers d’andris n’est pas surprenant. Et placer des parts boursières dans une route commerciale prospère peut demander d’âpres négociations faisant intervenir des sommes se comptant en millions. Enfin, il existe quelques hommes dans Loss, dont la fortune personnelle dépasse la centaine de millions d’andris. C’est de toute évidence le cas des Prophètes d’Anqimenès ou de l’Impératrice du Trône de Rubis. Mais c’est aussi le cas des Ainés du Conseil des Pairs d’Armanth ; y compris Jawaad.
1- L’arsenal & les Comptoirs
L’ile de l’Arsenal et l’ile des Comptoirs forment à elles deux le quartier « riche » du quartier des marchands, et concentrent la plupart des halls de confrérie, des comptoirs portuaires et des palais de riches marchands voulant rester proches de leurs affaires. Mais ce sont avant tout deux iles très industrieuses, surtout l’ile de l’Arsenal, et leur valeur stratégique en font des lieux fort bien gardés ; les milices privées y abondent, au service des maitres-marchand locaux et elles traitent suspects et criminels avec une brutalité fort bien connue.
L’ile de l’Arsenal
L’arsenal est une ile particulièrement industrieuse, qui regroupe la plus forte concentration d’ateliers des métaux et de la forge de tout Armanth. Avec de grands entrepôts de stockage de charbon et des hauts-fourneaux, l’ile fournit l’énorme nécessaire en pièces mécaniques et équipements de la cité, pour beaucoup à destination des chantiers navals, mais aussi pour l’équipement civil et militaire. La Rue Chaude est spécialement connue non pour son ambiance, mais pour la chaleur qui y règne bel et bien au vu de son enfilade d’ateliers de forge, de fonderies, d’armurerie et de manufactures d’armes de tous types. Le contrôle des incendies y est ici pris très au sérieux, et une vaste partie du quartier est actuellement en cours d’être rebâti de pierre et de brique pour le sécuriser. C’est aussi sur cette ile que se trouvent les ateliers et industries de souffleurs de verre et une partie de la production de faïence et de céramique à usage domestique. La Rue de la Verrerie est d’ailleurs très empruntée et souvent encombrée ; on la préfère à la Rue Chaude, car elle est nettement moins sujette aux risques d’explosion et d’incendie de ses ateliers.
(H) L’Arsenal des Marchands
L’arsenal des Marchands est un bastion assez comparable à ceux qui se trouvent le long des iles qui ferment la baie. Mais il ne s’agit cependant pas d’une forteresse, mais d’une réserve : c’est ici que sont gérés et stockés les tonnes d’armement, équipement et matériel nécessaire à armer et affréter les flottes civiles et militaires des Maitres-Marchands d’Armanth. À la différence d’autres arsenaux dans la baie, sous le contrôle de l’Elegio et de ses forces armées, l’Arsenal des Marchands est entièrement sous le contrôle des Maitres-Marchands et du Conseil des Pairs, et gardé et géré par du personnel privé et des compagnies mercenaires détachées. Son contenu est souvent employé et remis à jour, au gré des navires à armer, désarmer et moderniser. Et, oui, il y a de quoi, dans ce bâtiment, fournir assez pour faire la guerre à une cité-État ; loss-métal en quantité compris !
L’ile des Comptoirs
Au-dessus de l’Ile de l’Arsenal et reliée par un pont unique se trouve l’Ile des Comptoirs, où sont établis une bonne partie des bureaux de gestion et d’échange des grandes compagnies maritimes d’Armanth. C’est sur celle ile qu’il faut se rendre quand on décide d’investir dans de grands trafics de bien précieux et de matières premières. Contre le port de l’ile, le Radia Imarethi, se trouvent les comptoirs de plusieurs dizaines de guildes marchandes de toutes les cités des Mers de la Séparation, les autres se trouvant le plus souvent sur l’ile du Marché aux Cages. Quelques armateurs et Maitres-marchands y ont bien entendu leur palais personnel, souvent à côté de leurs bureaux et de leurs affaires, avec leur quai personnel et toute une armada de pirsissi pour assurer leur transport, de manière luxueuse et confortable. Le Radia Imarethi est aussi privilégié pour accueillir les navires officiels de délégations étrangères, et le quartier a une forte représentation de gardes de l’Elegiatori, en plus de milices privées particulièrement tatillonnes avec tout ce qui ne fait pas couleur locale.
2- L’ile aux Douanes
L’Ile aux douanes est avant tout un port de transit, disposant de quais de quarantaines, en plus d’une pléthore d’installations et de services de débarquement de marchandise, y compris une flottille imposante de petits navires prévus à cet usage. L’ile est totalement artificielle et a parfois quelques soucis d’inondation, sans compter des problèmes de stabilité qui ont déjà conduit un ou deux bâtiments à s’effondrer. Elle est très industrieuse, et les maisons individuelles et comptoirs n’y sont pas très nombreux. Ce sont surtout des aires de stockage, des entrepôts, des arsenaux et des cales sèches pour entretien et construction navale. Mais c’est aussi là que se trouvent les douanes principales d’Armanth, une organisation très importante, chargée de vérifier la salubrité des navires entrant et sortant, la qualité des marchandises, leur légalité et bien sûr, de taxer tout ça. On trouve quelques auberges, assez peu avenantes en général, et une quantité de cantines et tavernes plus ou moins improvisées chargée de nourrir marins et ouvriers du port. Paradoxalement, la sécurité y est cependant assez efficace, surtout sur les quais de quarantaine et des équipes spécialisées surveillent la santé des employés des lieux et chassent toute présence de toshs.
(16) La Douane Arrim
La confrérie des douaniers travaille sous le contrôle du Conseil des Pairs et appartient à l’administration de l’Elegio. Forte d’environ 1000 employés, son travail ne consiste pas qu’à s’assurer de la taxation des biens entrant et sortant d’Armanth, mais aussi à veiller à leur qualité et leur salubrité, ainsi que leur légalité. Et elle possède ses propres navires d’interception, des galions légers et rapides, bien armés, avec des unités d’Elegiatori et des mercenaires, chargés d’arraisonner les navires suspects. Une partie de leur mission est d’assister les navires militaires des maitres-marchands dans les luttes contre la piraterie. Être douanier d’Armanth est une sorte de prestige au sein de la ville et la plupart des employés de la Douane Arrim affichent fierté et orgueil à faire partie de ce qu’ils considèrent comme une élite.
Encart : les douaniers ont des pouvoirs assez étendus dans Armanth et, étrangement, ils n’ont en général pas tant besoin d’aide militaire que cela pour enquêter. Les dossiers les plus houleux –trafics de produits illicites, contrefaits ou frelatés- sont appuyés par des Elegiatorii triés sur le volet pour leur efficacité et, parfois, pour certaines arrestations dangereuses, la confrérie des douaniers loue les services d’une compagnie mercenaire digne de confiance. Mais la plupart du temps, artisans, marchands et petit peuple collaborent sans se faire prier avec les douaniers. Ces derniers sont très respectés, car de leur travail dépend la prospérité de la ville, mais aussi la santé de ses habitants ; ils sont aussi réputé être sans pitié avec la plus riche bourgeoisie et aristocratie et plutôt coulants avec le bas-peuple. Si on trouve toujours le moyen de frauder un peu sur les taxes, dès qu’il s’agit d’aider les douaniers à enquêter sur un gros problème, les Armanthiens sont plutôt coopératifs.
(M) Les Bûchers
Situés volontairement de l’autre côté du canal la séparant de l’Ivori, la Rue des Morts et les Bûchers rassemblent les boutiques et les ateliers des services mortuaires de la ville. Pour connaitre les détails des habitudes mortuaires des Armanthiens, vous pouvez consulter La Vie quotidienne des Lossyans dans le Livret : le monde de Loss, P…
C’est dans cette rue, où l’on propose donc tous les services funèbres possibles et tout le nécessaire pour des veillés funéraire et des cérémonies crématoires de qualité, que se trouvent Les Bûchers. Gérés en commun par la confrérie des croque-morts et par les services de l’Elegio, les Bûchers n’ont qu’une fonction : gérer en toute sécurité la crémation des morts de la ville. Quand une famille est riche, elle a tendance à vouloir organiser un bûcher funéraire sur les hauteurs de l’Alba Rupes ou les falaises à l’ouest de la ville. Mais pour les autres, on veut brûler où on peut et cela a conduit à quelques incendies terribles. Depuis un peu moins d’un siècle, il est donc interdit d’assurer son propre bûcher funéraire : il faut passer par les croque-morts de la Confrérie, ou par les Bûchers, qui se chargent de la tâche, pour un prix modeste et rendent ensuite les cendres à la famille. La rue est donc grande consommatrice de bois de chauffage et de charbon de bois, acheminé principalement par les canaux.
Et si on n’a aucun moyen ? Les corps des morts sans famille sont souvent abandonnés ici et là dans la cité, et les gardes de la ville qui les ramassent au matin les apportent aux Bûchers, qui se chargent de tout brûler collectivement, pour ensuite répandre les cendres dans les vergers voisins.
3- Le Marché aux Cages
Ville dans la ville, le Marché aux Cages est une ile de presque un mille et demi dans sa longueur, en très grande partie ceinte de murs ou de façades fermées aux fenêtres barrées de métal, aux portes verrouillées et aux passages gardés par des hommes et des chiens. Seuls deux ponts permettent d’accéder au cœur de l’ile –le troisième s’ouvre sur une rue barrée et des allées privées- et ceux-ci sont particulièrement gardés par des mercenaires très bien payés pour ne faire aucune exception et ne jamais baisser leur garde. On prétend que jamais aucun esclave en fuite n’a pu quitter le Marché aux Cages en vie : ce n’est clairement pas une simple prétention. Les rares survivants qui y seraient parvenus sont des exceptions passées au stade de légendes et toute tentative finit par une noyade, une mort atroce sous le supplice, ou dévoré par les chiens qui secondent les milices. Le Marché aux Cages est autonome au point de pouvoir parfaitement tenir des semaines en autarcie : il a ses propres ateliers, quais, entrepôts et magasins, réserves et greniers, ses cuisines, ses auberges, ses casernes, ses services sanitaires et même de vastes citernes de stockage d’eau potable, reliées au réseau des aqueducs. Il dispose de deux bastions fortifiés et puissamment armés, chargé de protéger les bras d l’Argas qui coulent au nord et au sud. Bref, le Marché aux Cages est une petite cité à l’intérieur même d’Armanth, dédiée à une seule activité : l’esclavagisme.
(9) L’organisation du Marché
Le marché aux Cages est constitué de six parties distinctes séparées par ses artères principales : les Cages, la Ferronnerie, Le Celendaterio, le bastion du Marché et les quais : le Radia Schiavo au nord et le Radia Nerral au sud.
Au centre de l’ile se trouve le marché proprement dit, que les locaux nomment « Les Cages ». Étendue sur une surface de 900 mètres de long sur 250 à 300 de large, il s’agit d’une enfilade d’enclos, d’espaces clôturés et de cages, avec nombre d’anneaux scellés au sol, aux piliers, aux clôtures. Les allées sont quant à elle encombrées d’étals pour mettre en valeur la marchandise et de masures plus ou moins permanentes, de la tente au cabanon luxueux, qui abritent commerçants et clients négociant leurs prix.
Dans Les Cages, plus on va au nord, plus les esclaves mis en vente sont luxueux et présentés avec raffinement. Si, au sud, les enclos sont très vastes et s’y entassent forçats, malheureux prisonniers de guerre et autres malchanceux condamnés aux travaux forcés, on va, en longeant les allées, voir la marchandise changer. À mi-chemin, on trouvera hommes et femmes destinées aux travaux domestiques ou éventuellement à de l’échange et de la revente pour de futurs dressages. Et, au nord, se vendent les esclaves dressés et spécialisés, hommes et femmes toujours, ayant des compétences ou des traits physiques de valeur. On trouvera des esclaves des plaisirs, des musiciens, des gardes du corps, des gladiateurs, des érudits, des esclaves de tous les horizons, un panel de tous les gouts et variétés physiques aptes à satisfaire le client -sauf les enfants, bien entendu. Mais si le choix et la qualité abondent, c’est seulement dans le Celendaterio que l’on trouvera le plus grand luxe dans ce domaine. Les Cages sont enfin entourées d’une double enceinte basse de bois, avec de nombreuses portes gardées. Dans l’enceinte intermédiaire, large de quatre mètres, courent des chiens dressés en semi-libertés. Leur rôle est cruellement simple : toute personne qui n’est pas de leurs maitres et qui tente de traverser leur enclos est assurée de se faire dévorer.
Autour du marché central se trouvent d’autres enclos pour le transit des esclaves vers les quais et les navires qui assurent le transport de ces marchandises, ainsi que des entrepôts, ateliers de marine et quelques zones de stockage de marchandise plus classique. Il y a très peu de comptoirs, mais pas mal de casernes et de cantonnement pour le personnel chargé de surveiller les esclaves, et des quantités de tavernes et bouges divers. Les auberges et lieux de détente et de boisson les plus luxueux se trouvent au niveau de la Ferronnerie. Les quais du Radia Nerral, au sud, affichent un peu plus de luxe et de confort –et aussi une activité orientée vers l’entretien naval- que les quais du Radia Schiavo, qui sont avant tout consacrés au trafic de marchandise humaine.
Encart : si une femme peut se déplacer dans le quartier du Marché aux Cages, bien qu’à ses risques et périls comme nous le précisons plus bas, aucune femme n’est autorisée à circuler dans Les Cages sans être escortée ou accompagnée. Elle doit avoir soit des gardes du corps, soit des membres masculins de sa famille, soit un esclavagiste pour se porter garant d’elle. Et malheur à celle qui se retrouverait isolée : de temps en temps, une femme malchanceuse disparait ainsi. Elle réapparaitra plus tard, nue et épuisée, dans une des cages d’un des trafiquants locaux, mise en vente comme n’importe quelle marchandise.
Le Bastion des Esclavagistes
Le bastion des Esclavagistes est un édifice bâti en commun par la guilde des esclavagistes et les autorités de la Guilde des Marchands, comme zone de défense et de stockage pour veiller sur les accès à la ville depuis l’Ile. Mais l’endroit sert aussi de refuge et de centre de contre-offensive en cas de révolte généralisée des esclaves du marché. Cela n’est jamais arrivé encore, même si les émeutes locales et suivies de massacres en chaines sont pratiquement annuelles. Si cependant une révolte devait déborder les défenses des Cages et de l’ile, le Bastion servirait de refuge et de point de ralliement pour reprendre le contrôle du quartier. Bien entendu, dans cette optique, rien n’est prévu pour parlementer, une telle action se finirait forcément en bain de sang et de manière fort cruelle pour les émeutiers capturés vivants.
Le Relai de la Ferronnerie
La rue de la Ferronnerie est une petite avenue située au-dessus du Celendaterio qui se partage entre des ateliers spécialisés dans les entraves et chaines pour esclaves, y compris quelques orfèvres capables de réaliser des colliers d’esclaves luxueux aux serrures savantes et des auberges et tavernes de qualité qui accueillent esclavagismes, négociants et clients de prestiges du Marché aux Cages. On trouve aussi dans la rue, sur sa partie privée, barrée du reste du quartier par des grilles et un poste de garde, plusieurs commerces de vente de symbiote, gérés par des physiciens spécialisés dans l’élevage des Linci, particulièrement employés pour les esclaves de prix.
Le Relai de la Ferronnerie est la plus vaste de ces auberges, qui dispose de ses propres écuries et d’un service de diligences et de pirsissii privés. L’auberge offre une vingtaine de chambres, des salons privés, une suite prestigieuse, et trois salles communes pour y boire et s’y restaurer. Le relais est souvent l’occasion de discussions entre clients et trafiquants, et elle dans sa plus grande salle une piste de danse pour les esclaves, qui souvent sert à en exposer certaines mises en vente. Elle propose aussi des services de messagerie. Le Relai a un personnel nombreux, mais ses prix sont à l’avenant de son luxe. Les prix y sont en moyenne cinq fois supérieurs au prix indicatif du livre des règles.
(9) Le Celendaterio
Armanth ne manque pas de palais, mais celui du Celendaterio est un des plus incroyables et parmi les plus célèbres jamais bâtis dans la cité. C’est un vaste bâtiment construit sur le modèle d’un palais-jardin oriental, avec des voutes à arc persan et polylobé, des terrasses à colonnades, et des plafonds décorés de mosaïque de verre. Le palais dispose d’une cour intérieure abritant des jardins luxuriants et un bassin à fontaine aux dimensions d’une vaste piscine. Une partie isolée sert de Jardin des Esclaves, y compris des tentes et abris confortables. Le bâtiment abrite des salons, appartements privés, bureaux, salles de réunions, une bibliothèque qui recueille les archives et compte-rendu des enchères et de vastes halls fournissant des services de rafraichissements et de friandises achalandées par des artisans triés sur le volet. On peut enfin y trouver les locaux administratifs des commissaires-priseurs officiels de la Guilde des Marchands, un service de garde d’élite et, au sous-sol, de vastes cages pour les futures marchandises mises en vente, sous la surveillance d’un personnel dédié à en prendre soin.
Mais, même avec toute l’opulence du vaste palais, le cœur du Celendaterio, c’est la Salle des Lumières, une vaste salle d’enchère circulaire, sous une coupole ajourée, dont la structure est entièrement faite d’arcs orientaux lobés, se chevauchant en une imitation de végétation harmonieuse. L’effet est encore renforcé par les mosaïques aux couleurs de ciel et de frondaisons qui décorent tout le dôme. Les murs partiellement recouverts de miroirs et réflecteurs de verre et d’argent, assurant une lumière parfaite quand il faut jour et un éclairage remarquable une fois la nuit tombée et les lanternes allumées. La Salle des Lumières peut accueillir près de huit mille personnes, avec une forme générale d’amphithéâtre en estrades pour le public, devant une très grande scène sur trois étages. Quant au dôme, il culmine à près de 60 mètres au-dessus des spectateurs. À son sommet, son œil central qui sert de principal puits de lumière est protégé par un vitrail complexe représentant l’allégorie de la Servitude, à la fois dans son exaltation et toute sa souffrance.
C’est sous le dôme qu’ont lieu, trois à quatre fois par mois environ, mais parfois tous les deux jours au plus fort du grand marché de l’été, les ventes des esclaves, sous le contrôle des douaniers et des commissaires-priseurs. Les prix qu’atteignent les filles exposées et mises aux enchères en font les produits les plus chers qu’on puisse imaginer trouver à Armanth et tout le sud des Mers de la Séparation. On n’y expose cependant jamais d’hommes, seules des femmes sont proposées aux enchères du Celendaterio. Nul ne peut pénétrer armé sous le dôme, aucune escorte n’est autorisée, nul ne peut toucher une esclave mise en vente ou n’a le droit de l’examiner : les filles qui sont proposées aux enchères sont contrôlées avec soin par les services du Celendaterio et chaque participant aux enchères a accès de manière immédiate au dossier de chaque produit, répertoriant son état de santé, ses origines, son dressage, ses compétences et ses usages. Il n’est pas aisé de pouvoir participer aux enchères, même pour les plus modestes d’entre elles ; il n’existe en fait que deux méthodes pour pouvoir y être invité : soit être recommandé par un Maitre-Esclavagiste parmi ceux qui organisent une vente, soit s’acquitter d’une caution de mille andris auprès des commissaires-priseurs. Dans ce dernier cas, qu’on ait participé ou pas, 50 andris seront retenus sur la caution déposée une fois la somme rendue.
Encart : Les prix des esclaves vendues au Celendaterio peuvent atteindre des sommes astronomiques. Le prix de départ est en règle général de 2500 à 5000 andris, mais celui-ci peut atteindre parfois dix fois cette somme. Et il est déjà arrivé que certaines esclaves rarissimes comme des Chanteuses de Loss ou des Languieren se soient échangées à la suite d’enchères passionnées à plus de 250 000 andris.
4- Les Radias
Les radias sont le nom générique donné à un ensemble de vastes ports et chantiers navals qui occupent la baie d’Armanth. Situés en général par-delà les eaux peu profondes de la lagune, les radias sont pour la plupart bâtis à partir d’ilots rocheux agrandis artificiellement au long des décennies. Si on trouve des chantiers navals partout le long des quais et ports du quartier marchand, les plus grands et les plus modernes navires sont cependant bâtis sur les radias.
Sur la carte d’Armanth, ces radias occupent aussi bien la baie, que le coté intérieur des iles parsemant le réseau de digues et de fortifications qui abrite les ports de la cité. Autant dire que cela représente en effet des milles et des milles de quais, de cales sèches et de chantiers navals capables d’assurer l’entretien et la construction simultanée de dizaines de navires de toutes les tailles ; y compris, même si c’est un chantier qui reste encore à ses balbutiements, la construction d’un véritable béhémoth sur l’ile du Quai des Génies. Un projet pharaonique et financé par le Conseil des Pairs et une petite partie de l’Élysée, mais qui met investisseurs, ingénieurs et architectes aux limites des capacités techniques et logistique de la ville, qui n’a jamais réellement anticipé les moyens nécessaires à une telle mise en œuvre. Mais ce sont aussi dans ces cales sèches et ces chantiers qu’ont été dessinés puis bâtis les premiers clippers, voiliers à coque effilés, petits, mais robustes et très rapides, qui commencent à se répandre comme navires de voyage et de marchandise et font la fierté d’Armanth.
Les Radias exigent une masse considérable d’ouvriers et d’artisan pour fonctionner et, donc, une flotte immense de petits navires à voiles et à rame chargées de transporter ces milliers d’hommes de la ville aux chantiers sur les iles, tous les jours. Les radias eux-mêmes ne sont que peu peuplés, toute place possible étant immédiatement employée pour les ateliers industriels, les entrepôts, les réserves et les chantiers. Et certains quais sont aussi surveillée et sécurisés que des forts militaires, afin de protéger des secrets industriels ou éviter les sabotages.
5- l’ile au Bois
L’Ile au bois n’est pas l’ile qui rassemble les quartiers des artisans du bois comme les ébénistes ou les menuisiers fabricants de meubles, mais un ensemble chaotique et en perpétuelle activité d’ateliers industriels de préparation et de découpe du bois. C’est sur l’Ile au Bois qu’arrivent les immenses convois de bois flotté qui ont descendu l’Argas depuis ses riches vallées forestières où se trouvent de grandes exploitations et des villages de bûcherons.
Armanth dévore le bois autant qu’elle réclame de sel, de fer, de cuivre et d’argent. Peut-être même plus encore que ces matériaux précieux. Il sert dans tous les domaines, de la construction urbaine à la construction navale, en passant par l’ameublement et le bois de chauffage ou la fabrication de charbon. Sa consommation dans ce domaine est à la hauteur de la population immense de la ville, et l’ile au Bois n’a qu’une fonction : préparer et distribuer ces matériaux si précieux partout.
Le quartier est très habité, puisque les ateliers abritent souvent les ouvriers et leur famille, qui vivent accolées à leur lieu de travail. C’est aussi un lieu qui exploite énormément d’installations hydromécaniques et même nombre de machines-outils alimentées par du loss-métal. Pourtant, si les grands Maitres-marchands qui gèrent ce commerce sont des plus riches, le quartier est relativement pauvre, mal famé et peu considéré. Les accidents et la mortalité y sont élevés, et le métier d’ouvrier du bois est des plus pauvres. Il emploie aussi beaucoup de forçats travaillant jusqu’à épuisement sous la coupe de contremaîtres sans grande pitié surtout dans le travail le plus manuel des chantiers, comme le déplacement des troncs et des convois de bois flotté.
(A) La Scierie.
La Scierie n’est pas exactement ce que son nom laisse croire : il s’agit de principal centre de redistribution du bois stocké et exploité par les industries et chantiers de la ville sous le contrôle de l’Elegio. C’est de là que partent les convois de bois pour la fabrication du charbon nécessaire aux Bûchers, aux ateliers des chantiers militaires et navals, au bois de chauffage du Palais du Conseil des Pairs, etc.
C’est à la Scierie que finissent une partie des forçats condamnés à l’asservissement par les autorités de la ville. On retrouvera les autres dans les salines, ou sur les chantiers miniers et d’extraction. La scierie a ainsi des allures de grand atelier industriel, autant que de prison à ciel ouverte, où sonnent les fers et les chaines de milliers d’esclaves condamnés aux travaux forcés.
(10) Le bastion du marché
Le Bastion du Marché fait partie du réseau de défense maritime d’Armanth. Sise sur un ilot isolé, la forteresse est un arsenal militaire abritant un petit contingent de gardes, juste nécessaire à la défense du bastion. Mais sa principale fonction tient dans son armement, de puissants canons à impulsion longue portée et des trébuchets pneumatiques, capable de couvrir tout le nord de la baie jusqu’aux digues et frapper, de boulets ou de barils d’explosifs, toute flotte d’invasion flottante ou lévitant. Des experts en ingénierie militaire y travaillent régulièrement pour améliorer l’arsenal et régler les machines de guerre et les canons ; les exerces d’alertes, qui sont assez fréquents, sont l’occasion d’un spectacle pyrotechnique assez apprécié.