Les Chants de Loss, le Jeu de Rôle
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L’Église, son panthéon, ses Divins et ses ordres religieux

L’Église en tant que religion et qu’organisation est décrite à cette page et nous vous conseillons de vous y référer pour comprendre la suite de ce supplément.  Ici nous allons entrer un peu dans le détail de ce que les croyances de l’Église du Concile Divin ont généré en termes de panthéon, de hiérarchie particulière, mais aussi d’ordres religieux. Vous retrouverez ces informations, avec moult détails et informations supplémentaires, dans le futur supplément : Anqimenès et l’Église du Concile Divin.

Et pour bien saisir le contenu qui suit, il faut avant tout se rappeler que s’il n’y a qu’une Église et ses Prophètes et qu’un Dogme, il y a autant d’églises que de cultures et même de cités-États ; elles n’hésitent pas à s’opposer d’une faction à l’autre au grès de leurs allégeances et même à participer dans chaque camp aux guerres auxquels leurs cités et leurs régions sont mêlées. Bref, si la voix des Prophètes est théoriquement capable de mettre tout le monde d’accord sans discuter, c’est au prix de beaucoup de compromis sur des intérêts divergents, voire des interprétations du Dogme peu conciliables. Et ce n’est pas parce qu’il est un Ordinatori qu’un Armanthien embrassera les positions d’un collègue Hégémonien. Il y a même de bonnes chances pour qu’ils se détestent cordialement et ne collaborent que contraint par leurs autorités, leur foi commune, ou encore la nécessité.

Bref, sur Loss comme sur Terre, chacun prie le Concile Divin d’être de son côté et l’Église n’est pas la dernière à faire passer ses intérêts temporels avant ses devoirs spirituels.

Le panthéon du Concile Divin

Comme nous l’abordons dans la cosmogonie de l’Église, le Concile Divin reconnait les dieux, les ancêtres et les esprits. Il se pose en autorité ultime, supérieure à toute autres divinité ou religion, et qui a charge d’unir toutes les croyances puisque les dieux ont échoué à sauver les hommes et les protéger des démons Chanteurs de Loss.

Le Concile Divin est un regroupement d’entités suprêmes régnant sur les Étoiles, leur domaine, le lieu où les hommes de Vertus rejoignent leurs ancêtres après la mort. Si les dieux sont limités à une région, un peuple ou un monde, les Etres du Concile sont supérieurs à tout, universels et présents partout dans l’infini des Étoiles. Ils ne sont jamais nommés ; les textes s’accordent à dire qu’ils seraient sept. On les surnomme souvent ainsi quand on les cite : Gloire, Temps, Espoir, Création, Connaissance, Mort et Renaissance, bien que cette dénomination ne soit pas officiellement reconnue par les Dogmes.

Sous les Etres du Concile se trouve les Vertus, modelés par eux et source de toute chose dans l’univers : l’Honneur (La Terre), le Courage (Le Feu) et la Sagesse (L’eau). Les Vertus ne sont pas considérées comme des entités, mais des forces immanentes, les outils pour créer à dispositions du Concile. Prier les Vertus n’a donc aucun sens pour l’Église, mais vu l’importance des Vertus pour les Lossyans, ils ne se gênent pas pour les invoquer et célébrer des cultes dédiés à une Vertu à qui ils confient leurs espoirs ; il n’est pas rare d’ailleurs qu’en cas d’événement majeur ou de drame dans une communauté, le prêtre local organise un rite consacré à une Vertu, souvent à travers un Alogias ou un Béni (voir plus bas).

Encart : Et l’Air ? Comme expliqué dans le livre du monde au chapitre des Vertus, La Vertu de Foi (l’Air) n’est aucunement reconnue par l’Église et elle a fini par être oublié pour l’immense majorité des lossyans, au point que le quidam de base aurait du mal à identifier cette Vertu clairement s’il la voyait.

Sous les Vertus se trouve l’ensemble des dieux, et esprits des anciennes religions et des cultes locaux. Mais si leur position impose de les respecter et autorise en théorie de pouvoir les invoquer et les vénérer, dans les faites l’Église voit toute référence à d’autres cultes que celui du Concile Divin comme une concurrence à écraser. S’il est toléré de prier et vénérer en privé dieux et esprits, l’Église n’hésite pas à chasser les officiants et prêtres de ces cultes pour idolâtrie, et n’a guère de scrupules à les persécuter, selon les régions et le culte en question. Pour faire simple, si les autorités d’une religion ont accepté de se soumettre aux Dogmes du Concile et s’adapter à sa toute-puissance, il y a de bonnes chances que ce culte ait pu survivre en bonne entente avec l’Église, mais non sans y perdre toute son indépendance. Mais peu de religions ont admis de se soumettre et, plus ses croyants auront résisté, plus toute trace de ce culte aura été systématiquement poursuivie et éradiquée.

Dans l’ensemble, les structures religieuses les plus organisées et hiérarchisées, les plus puissantes et influentes, ont été les plus anéanties, jusqu’à ne plus tolérer qu’un ersatz de culte de préférence privé et tenu de se faire discret. L’ancien culte de l’Etéocle (comparable aux dieux grecs dont il est l’héritier) s’en est relativement bien sorti, au prix de la majeure partie de son pouvoir temporel, un cas similaire sur Terancha et, dans une moindre mesure dans l’ensemble de l’Athémaïs, contrairement aux Nomades des Franges, très pieux envers l’Église. Si l’Église de ces régions du monde tolère bien ces cultes qui ne leur font qu’une concurrence à peine plus que symbolique, il est clair que les autorités religieuses de l’Hégémonie détestent cela. Sur ce sujet, les Prophètes évitent de se prononcer, mais il est connu que leur objectif est d’effacer ces reliquats de religions.

Finalement, c’est en général le culte des ancêtres qui s’en sort le mieux au sein du Concile Divin. Les ancêtres sont au plus bas de la hiérarchie céleste du Concile Divin à égalité avec les Nomae (voir plus bas) et l’Eglise lâche notoirement la bride sur les cultes et les croyances liés à des ancêtres prestigieux de cité, de clan ou de famille. Certains sont d’ailleurs considérés comme des Alogias (plus rarement comme des Moiriès qui après tous sont des porteurs de malheur) grands héros du passé devenus serviteurs spirituels du Concile, ou des Bénis (une sorte d’équivalent des saints catholiques). La plupart des familles lossyannes ont une tradition cultuelle liée à leurs ancêtres, prestigieux ou inconnus, mais honorés comme intermédiaires entre les vivants et le Concile, puisque ces ancêtres résident dans les Étoiles avec eux.

Les Nomae

Les Nomae sont aussi surnommées les Divins, et il s’agit des serviteurs terrestres et spirituels du Concile Divin, leurs intermédiaires directs. On peut se demander quelle est l’origine historique de ces Divins, mais elle est directement liée à deux besoins : celui d’expliquer la nature des Thanataires qui protègent les Prophètes et de justifier châtiments divins et miracles inexplicables. Il y a trois types de Nomae :

Les Thanataires

Les Thanataires sont la justice et la sentence du Concile. Leur rôle est de punir et tuer sur ordre des Prophètes et de les protéger. Nul ne sait à quoi ressemble un Thanataire, sauf une force invisible capable de déchiqueter et découper les hommes les plus puissants et les armures les plus solides. Les Thanataires sont toujours proches des Prophètes et ne les quitte jamais, même si quelques superstitions imaginent que certains assassinats sanglants soient du fait de leur justice implacable.

Contrairement aux deux autres types de Nomae, les Thanataires ne sont jamais nommés, jamais invoqué et aucun rite ne leur est consacré. Il est même considéré comme de mauvais augures que d’en parler, et pire encore, de vouloir prétendre estimer ou deviner leur nombre. Dans les faits, beaucoup pense qu’il n’en existe que neuf : trois par Prophète… Bien sûr, malgré les rumeurs concernant le Prophète Hérétique, l’Église réfute qu’il soit lui aussi protégé par des Thanataires.

Les Moiriès

Les Moiriès sont les agents du malheur et de l’injustice, incarnés sous les traits d’esprits de la maladie, de la souffrance, de la guerre, du chagrin, de la folie, etc. Craints à raison, source de tous les maux, ils sont considérés cependant dans la cosmogonie du Concile Divin comme une part essentielle de l’ordre céleste : le bonheur, la paix, l’espoir et le dépassement de soi pour devenir un être de Vertus, ne peut se faire sans se confronter aux horreurs du monde. Ainsi les Moiriès ont pour rôle de répandre le malheur et les épreuves sur Loss afin de forcer les hommes à s’élever et dépasser leurs limites, pour s’assurer une place dans les Étoiles. On identifie souvent les Moiriès selon une maladie, une malédiction, ou encore le nom d’un individu devenu légendaire par ses pires exactions. Mais les tempêtes, les famines, les mauvaises récoltes, le feu et les orages, ou encore les attaques d’animaux sauvages ont toute une incarnation sous forme d’un Moiriès qui leur est dédié. Ces derniers sont donc priés pour les tenir au loin et parfois liés à des rituels d’exorcisme et pénitence. Tout temple de l’Église dispose d’une alcôve dédiée aux Moiriès, souvent dans sa crypte.

Cela ne vous étonnera pas, mais nombre de Moiriès, même si elles ne sont pas en majorité, sont féminins. Les Moiriès ne sont pas cependant des démons ou des êtres malfaisants par essence, pour l’Église. Seulement les agents chargés de répandre les fléaux et les malheurs qui mettent à l’épreuve les hommes vertueux.

Quelques Moiriès célèbres :

Thaermès : la dévoreuse d’enfants est la Moiriès des mort-nés et des enfants morts en bas âge, souvent représentée comme une grand-mère triste et fantomatique entourée d’enfants spectraux.

Phiros : l’avatar des peurs intimes, souvent invoqué pour se protéger de ses phobies. Un des Moiriès à être le plus souvent représenté comme une image de démon diabolique.

Deimos : le mangeur d’âme, Moiriès de la terreur et de la démence issue de l’horreur et de la torture. On dit qu’il a appris le Haut-Art aux lossyans pour qu’ils sachent comprendre et transcender l’horreur.

Lyssos : le manteau de la Rage, la Moiriès qui répand cette maladie sur Loss. Souvent dessinée avec les cheveux rouges et prétendue Démon Chanteur de Loss.

Uïodros : le grand trompeur. Il ne représente pas le mensonge, mais la trahison volontaire de la parole donnée. Représenté sous la forme d’un prêtre en toge à la bouche suintante.

Aargrad : le fléau de guerre, Moiriès des maux de la guerre (injustices, destructions, traitrises et massacres). Il porte le nom d’un redouté et haï ancien chef de guerre Dragensmann (ces derniers le vénèrent, au contraire, comme un stratège de légende)

Les Alogias

Les Alogias sont les faiseurs de miracles chargés de répandre l’espoir et le bonheur, incarnés sous les traits d’esprits de la joie, de la fête du rire, de la vie nouvelle et de la guérison. Beaucoup d’Alogias sont directement liés à un Béni, être saint qui, au cours de sa vie, a accompli miracles et exploits en relation directe avec un des domaines d’un Alogia ou un autre. On dit des Alogias qu’ils aiment les artistes, les soigneurs, les érudits, mais aussi les enfants, les jeunes mères, les innocents et les hommes de courage, tous des figures d’espoir et de joie. Le rôle de ces Nomae est de récompenser la foi dans les Vertus et le Concile Divin, le respect des Dogmes et l’obéissance aux Prophètes. Mais certains Alogias sont aussi connus pour lutter contre les injustices et les malheurs, y compris contre l’Église si leur devoir le leur impose ; ce qui importe est le Concile Divin, infaillible, lui, quand tout homme peut tomber, aussi grand soit-il. On invoque les Alogias pour espérer ou demander un bel événement, ou assurer que celui prévu à venir se passe sous les meilleurs augures. Tout temple de l’Église dispose d’une ou deux alcôves consacrées à tel ou tel Alogia honoré pour les services qu’il a rendus à la paroisse du temple.

Les Alogias ne sont pas plus vus comme des anges que les Moiriès le sont comme des démons, mais, cependant, la tradition autour du culte qui leur est consacré s’apparente à des rites de protection, d’invocation de la chance et de bénédiction. Comme nombre d’Alogias sont liés à des Bénis, les reliques de ces derniers sont souvent sensées apporter des bénéfices liés au domaine d’influence de l’Alogias.

Quelques Alogias célèbres :

Jadus : le patron des voyages, des fins et des renouveaux, protecteur des foyers, un Béni, à l’origine simple prêtre errant de l’Hégémonie. Il est invoqué par les voyageurs qui veulent rentrer chez eux et par les familles qui attendent le retour de leur proche, mais aussi pour bénir une naissance.

Arimelle : la fille des sourires, Alogias de la douceur et de la beauté féminine (et de sa soumission, aussi) souvent invoquée pour bénir les filles à marier, ramener dans le droit chemin les jeunes femmes rebelles, mais aussi simplement pour les protéger. Elle est aussi l’Alogias des relations amoureuses et du romantisme.

Peretheus le Doyen : le père des livres n’est autre que le Béni d’origine Teranchen qui a diffusé partout sur Loss les savoirs et les connaissances sur l’imprimerie et voué sa vie à alphabétiser le plus de monde possible. A l’origine, il y avait bien plusieurs Alogias du savoir et de la culture, mais Peretheus les a tous éclipsés. Sûrement un des Alogias les plus vénérés puisque chaque grande école ou université lui dédie toujours une chapelle.

Sélénentia : la veilleuse des nuits, à l’origine une divinité très ancienne aussi surnommée la voyageuse, c’est l’Alogias qui incarne Ortentia, et protège les voyageurs perdus, les vigiles et les gardes de nuit. Mais elle est aussi réputée être la patronne des voleurs honorables et des enfants des rues.

Ashakus : le premier maitre des mers. Il y a beaucoup d’Alogias des mers, des côtes et des golfes, mais Ashakus est celui qui veille sur les marins et les pécheurs et on l’invoque pour les hommes partis en mers afin qu’ils reviennent à bon port.  Il n’est pas rare qu’un autel lui soit consacré sur un navire et qu’une petite chapelle lui soit dédiée dans une dépendance d’un temple de l’église sur les ports.

 

Les Bénis & les hommes saints

Vous allez rire, mais la principale différence entre les Bénis et les hommes Saints, c’est surtout que les premiers sont morts.

Pour consacrer un individu comme Béni, il doit avoir été reconnu de sou vivant comme homme saint, faisant preuve de vertus exceptionnelles et ayant accompli de son vivant des exploits qui ne peuvent être que des miracles inspirés par le Concile Divin. Mais cela ne suffit pas. Il faut ensuite l’aval d’un Primarque et de trois Espiciens. Et ensuite, seulement, commence le procès en consécration, une procédure judiciaire très sérieuse et poussée au cours de laquelle un magistrat de l’Inquisition a charge de prouver que l’individu jugé n’est pas béni, tandis qu’un avocat de l’Eglise, Inquisiteur lui aussi, doit prendre sa défense et rassembler les pièces prouvant que l’homme saint est bien Béni par le Concile. L’affaire peut prendre des années, et s’est parfois même étalée sur des décennies.

Pour un homme saint, c’est plus facile puisque tout tient à sa réputation et à sa vie exemplaire ainsi qu’à ses exploits et accomplissements, bref, à sa Légende et à ses Vertus. Dans ce domaine, l’avis du peuple compte autant que celui des puissants et de l’Église ; bien des simples prêtres ou laïcs, honorables, courageux, sages et bons, se consacrant à leur prochain, sont vus comme des hommes saints. Mais si l’Eglise respecte cette renommée, tout de même peu répandue, elle ne la reconnait jamais officiellement du vivant de l’individu, y compris si les témoins et les suivants de l’homme saint parlent de miracles et jurent y avoir assisté.

Les Bénis

Il n’y a pas tant de Bénis que cela, et comme on l’aura expliqué plus haut, ils sont souvent liés à des Alogias. Le culte autour d’eux est modéré par l’Église afin qu’elle ne perdre pas son autorité sur ses ouailles. Malgré tout, dans une région qui compte un Béni parmi les siens, il sera souvent l’objet de cultes et de fêtes, et aura toujours une place privilégiée dans un temple.

Une tradition assez récente veut que chaque corps de métier, guilde, confrérie, ait pour patron un Béni, ce qui se rapporte aux fêtes patronales dont nous parlons dans le livre du monde, chapitre : « vie quotidienne des lossyans ». Il est courant que soient conservées, par des congrégations ou dans des temples de l’Église, des reliques de Bénis : mèches de cheveux, étoffes de leur tenue mortuaire, prétendus effets personnels. Bien sûr, il existe nombre de trafic de colifichets et fausses reliques ; la plupart des lossyans tiennent ces contrefaçons pour les arnaques qu’elles sont, mais cela n’empêche pas les trafiquants de toujours trouver des clients naïfs.

Deux Bénis célèbres :

Juznal Aarhim : la plus célèbre université d’Armanth, le Aarhim’id, porte le nom de ce sage et érudit remarquable, considéré comme le patron d’Armanth. Homme pieux, navigateur, écrivain, historien, philosophe, géomètre et apothicaire, il est considéré comme un parangon du savoir qui a passé sa vie à enseigner, le plus souvent en refusant salaires et dons des puissants, car il souhaitait offrir son savoir au plus grand nombre et n’hésitait pas à donner des cours et des conférences ouvertes à même la rue, installés sur une vieille couverture. Il ne fut jamais, contrairement à certaines légendes, le premier Doyen de l’Aarhim’id, mais participa largement à sa naissance. Il est mort en 902. On lui attribue plusieurs miracles, dont ceux d’avoir appris à lire et écrire à des enfants des rues, des indigents et des sourds-muets en l’espace d’une seule nuit. Il est le patron des universitaires et des professeurs, et sa relique, la couverture qui lui tenait lieu de coussin pour donner ses cours, est conservée dans le petit temple de l’université.

Araulius le Borgne : un des premiers Bénis de l’Église, il est surnommé le Premier Ordinatori. Compagnon des premiers Prophètes, il aurait fondé l’ordre militaire des Ordinatorii et écrit les premiers codes et doctrines militaires de l’Église. Sa Légende et la liste des exploits qu’on lui attribue est trop longue pour figurer ici, mais il est reconnu universellement, y compris dans le monde laïc, et pas un Ordinatori ne va manquer les fêtes qui lui sont consacrées. Il est le patron des légions de l’Église, mais aussi des sentinelles et des gardes du corps. Ses reliques sont conservées dans le Grand Temple d’Anqimenès.

Les hommes saints

Il n’y a pas forcément grand-chose à dire de plus que ce qui est mentionné plus haut sur les hommes saints. Il faut cependant mentionner qu’il y a aussi bien des hommes que des femmes, même si ces dernières sont en large minorité pour les raisons socioculturelles qu’on sait concernant le sexisme sur Loss. Les hommes saints sont reconnus de leur vivant, au-delà de leur entourage, quand leur renommée de vertus vient à entrer dans la Légende et suscite vocations et exemples. Aussi, bien des Bénis n’ont jamais été considérés comme hommes saints de leur vivant et ces derniers ne deviendront que très exceptionnellement des Bénis. Il n’y a finalement qu’une corrélation lointaine entre les deux, le plus souvent, liée à la reconnaissance ou non de l’individu par les hautes autorités de l’Église.

Être un homme saint est donc une forme de titre honorifique plutôt qu’autre chose. Si ce titre est lié à la Légende et aux Vertus, il y a aussi quelques impératifs communs :

  • Être pieux : enfin, c’est surtout l’Église qui reconnait mal un homme saint qui serait prétendu athée ou agnostique.
  • Être vertueux : faire montre de toutes les qualités élevées des trois vertus, tout simplement, et être sans faille (apparente ou connue) quant à leur expression et leur respect.
  • Être altruiste : offrir de son temps, de sa personne, de ses biens et de ses moyens pour améliorer le sort d’autrui sans rien en attendre en retour.
  • Être un modèle : la plupart des hommes Saints sont aussi reconnus pour leurs enseignements, leur exemple, mais aussi la sagesse, les leçons et les connaissances qu’ils sont capables de prodiguer.
  • Être pacifiste : même si le pacifisme n’a guère de sens pour les lossyans, l’homme saint est reconnu pour sa recherche de solutions non violentes et diplomatiques à un problème avant tout usage de la violence. Les hommes saints appelant à la guerre ou la vengeance sont très rares.
  • Être juste : juste une histoire de relation à la justice et l’équité, en lien avec le respect des Vertus et des Dogmes ; un homme Saint peut bien avoir été un voleur, peu importe ses actes si ceux-ci, en plus de tout le reste cité plus haut, sont motivés par une recherche de justice et d’équité.

Les hommes saints, finalement, sont, toutes proportions gardées, nombreux. C’est même quelque part, au-delà d’un titre et d’une reconnaissance, une marque de respect qu’un lossyan fera à un autre qu’il voit comme affichant vertus, qualités et piété : il le surnommera alors « saint homme ».  Ce qui les différencie, c’est leur réputation, leur aura, l’influence qu’ils ont sur leur entourage ou même sur le monde, bref, leur Légende… et cela, tout lossyan le reconnait toujours. On ne remet pas en doute sans de bonnes raisons la Légende d’un individu, encore moins celle d’un homme saint.

Les ordres religieux

Les ordres religieux de l’Église sont légion, mais on va commencer par faire une définition générale de leur principe. On n’en décrira succinctement que quelques-uns ici.

Un ordre religieux est un ensemble de personnes uni par une recherche de vie dans un idéal commun de perfection Concilienne défini par les orientations d’une règle religieuse qui leur est propre. Ainsi, tous les membres d’un ordre religieux respectent les mêmes règles et ont prêté serment sous forme de vœux, plus ou moins contraignant. Certains ordres religieux sont directement sous l’autorité de l’Église : les congrégations. Ces derniers font partie de l’organisation de l’Église et ont pour tâche de s’occuper de sujets majeurs. D’autres sont dits ordres laïcs, car ils acceptent dans leurs rangs des personnes n’étant pas Ordinatorii, tandis que d’autres sont appelés contemplatifs, car leur doctrine est monastique, et enfin, des ordres militants, car leur action les implique dans la vie sociale, politique et culturelle. Il n’existe aucune forme d’ordre mendiant ou ascétique dans l’Église, et la notion de couvent tel qu’on se l’imagine n’existe pas non plus. Un ordre religieux est lié à l’Eglise du point de vue des Dogmes et du respect de la foi, mais il ne sera pas forcément, loin s’en faut, lié à la hiérarchie de son clergé, ce qui a conduit, comme on l’a mentionné plus haut, à des rivalités et même des conflits au sein de l’Église, aussi bien pour des causes temporelles que spirituelles.

Il est à noter qu’on n’emploie jamais le terme de moine dans les langages lossyans, même si la notion de monastère existe. Les membres d’un ordre sont appelés des compagnons ou parfois convers. Ils ne sont pas non plus vêtus en robe de bure et sandale, mais en général sont surtout reconnaissables à des manteaux, chasubles et tabards aux couleurs de leur ordre.

Les congrégations

L’Église en a plusieurs, qui sont des bureaux sous les ordres directs d’un Primarque. En gros, chaque congrégation peut être vue comme le personnel administratif d’un ministère de l’Église, avec ses rites, ses tenues et ses places fortes. Les congrégations les plus célèbres sont d’ailleurs en partie décrites dans le chapitre sur l’Église du Concile Divin :

  • L’Ordinatori, qui concerne le volet de la gestion militaire de l’Église et s’occupe des casernes, du recrutement, de la discipline et de la hiérarchie.
  • Le Quaesitori, qui coordonne les nominations, missions et encadrement des agents spéciaux de l’Église.
  • L’Inquisition, qui coordonne la justice et la procédure d’enquête des collèges inquisitoriaux.
  • Le Consécratoire, qui a charge de la liturgie (ensemble des rites, cérémonies et prières dédiés au culte) de l’Église et des procès en consécration des Saints.
  • Le Sanctuari, qui administre le trésor de l’Église et, par-là même, est en charge de prélever les impôts de l’Église et sanctuariser les offrandes qu’on lui consacre.
  • L’Excelsi, qui a pour tâche la gestion de l’esclavage (commerce, trafic et production) et du Haut-Art dans toute l’Église.
  • L’Indeci, qui s’occupe de surveiller aussi bien les écrits considérés dangereux par l’Église que la circulation des Artefacts Anciens.
  • La Fabriceti, qui est en charge de l’approvisionnement et de la fourniture pour le volet matériel de l’Église et principalement l’Ordinatori. C’est aussi elle qui gère la maintenance des ports, arsenaux et forteresses.

Il y en a encore bien d’autres, et non des moindres, qui seront abordés dans le supplément : Anqimenès et l’Église du Concile Divin

Les ordres contemplatifs

Il n’y a que très peu d’ordres monastiques dans l’Église ; le concept même est en opposition avec les Dogmes qui insistent sur l’importance et la responsabilité de se mêler des affaires matérielles du monde pour tout Ordinatori.  Les ordres contemplatifs établissent un monastère ; si la plupart sont ruraux, il n’est pas rare que certains soient installés au cœur des villes. Les monastères sont, sauf exception, toujours exclusivement masculins. A la différence de ce qui se faisait en Europe à la Renaissance, personne n’est admis contre son gré dans un ordre contemplatif et ces derniers testent même sévèrement la motivation de leurs candidats avant de leur accorder accueil.

Chaque ordre contemplatif est sous l’autorité d’un abbé qui veille sur le monastère, ses occupants, ses dépendances et ses propriétés comme un seigneur sur ses terres. A noter que pour chaque monastère, il y a tout un personnel civil qui travaille avec l’abbé de manière privilégiée pour fournir bien et services. Chaque monastère a lui-même, en général, une activité artisanale ou commerciale qui se doit d’être rentable, car l’Eglise ne fait guère d’efforts à subventionner les ordres contemplatifs qui, s’ils sont tolérés, ne sont guère approuvés.

Le Retiatio

Il s’agit d’un ordre monastique qui peut ni plus ni moins être décrit comme une sorte de maison de retraite pour les Ordinatorii qui, n’étant plus en âge de combattre et n’ayant pas reçu de fonction religieuse ou civile, ou ne pouvant plus en exercer, viennent y finir leurs jours dans la paix et le retirement. Le Retiatio est un des très rares ordres monastiques à être privilégié par l’Église qui se soucie bien entendu de ses membres. Les moines y vivent une vie paisible et isolée, avec un travail relativement peu exigeant. L’ordre du Retiatio est connu pour avoir produit nombre de livres de théologie et de philosophie, surtout militaire, particulièrement considérés. On compte une trentaine de ces monastères, à la puissance économique notoire, disséminés surtout dans l’Hégémonie.

Les ordres militants

Les ordres militants sont organisés eux aussi en monastères, nettement plus urbains que ruraux. Ils sont aussi nettement plus ouverts au monde et participent activement à la vie politique et sociale. On distingue surtout deux grands types d’ordre militants : les ordres militaires et les ordres hospitaliers.

Les premiers ne sont souvent rien moins que des casernes d’Ordinatorii ayant une vocation de mission militaire précise, parfois au service d’un lieu sacré, le plus souvent au service d’un Espicien, mais aussi au service direct d’une cité-Etat que l’ordre considère avoir charge de défendre. Cela peut aussi être un ordre bâtisseur, de spécialistes en siège, fortification ou construction navale, qui consacre son talent au service direct de l’Église.

Quant aux seconds, il s’agit des ordres offrant un service, très souvent gratuit, aux pauvres, aux malades et aux démunis : les hospices, les écoles et les orphelinats sont les plus concernés, mais il y a aussi des ordres militants dont la règle est la recherche et la diffusion des connaissances et d’autres qui ont pour seule tache de redistribuer vivres et denrées aux nécessiteux. Les ordres hospitaliers ont, en règle générale, très bonne réputation et c’est souvent parmi eux que l’on retrouvera parmi les plus modérés et ouvert d’esprit des Ordinatorii

L’ordre du Blanc-Roc

Établi à Mélisaren, l’ordre du Blanc-Roc tient son nom du rocher sur lequel est bâtie la ville haute de cette grande cité-État de l’Etéocle. L’ordre est clairement une garnison militaire de cavalerie lourde et d’artillerie légère dont la mission est de protéger l’enceinte de la ville haute et, par extension, la cité, contre toutes les invasions, quelles qu’elles soient. Seul un ordre direct émanant des Prophètes pourrait éventuellement remettre en cause légitimement leur mission. Le quartier général de l’ordre compte environ 600 Ordinatorii plus un personnel civil et ecclésiastique assez important. Au total, sur ses trois garnisons, l’Ordre représente une petite légion d’un total de 1400 hommes, dont environ 900 cavaliers lourds.

L’Ordre Palatin

Établi dans les bastions des frontières sud du Concilianeum, l’Ordre Palatin est très ancien, et se donne pour mission d’être prêt à la guerre contre l’Empire de l’Hemlaris, en toutes circonstances. C’est sa seule tâche, le fait de protéger les frontières contre des incursions éventuelles est secondaire. Sa mission, c’est guerroyer contre l’Empire du Trône de Rubis et l’ordre attend son heure avec impatience. Il loue cependant ses services sur demande aux Espiciens de l’Eglise, et fait donc du mercenariat et de l’escorte, en plus de confortables revenus provenant des terres et des communautés sous son autorité. Réputé pour l’extrémisme et la violence de ses membres, même l’Eglise avoue, à mot couvert, que cet ordre belliqueux lui pose problème. Il rassemble pas loin de quatre légions complètes, représentant près de 15 000 hommes.

Les Prophétiens

L’ordre des Suivants des Prophètes, surnommé les Prophétiens, a pour vocation de répandre le savoir et les connaissances de l’Eglise et de suivre les commandements et l’autorité des Prophètes du Concile. De ce point de vue, l’ordre est aussi intellectuel et érudit que politique et fait vœu de refuser tout enrichissement par le partage de leurs connaissances et de leur savoir. Le quartier général de l’ordre, qui compte au dernier recensement une douzaine de monastères majeurs et pas loin de 12 000 membres, est situé à Anqimenès. Les Prophétiens bâtissent et entretiennent écoles et universités et sont particulièrement réputés pour la qualité de leur enseignement, surtout dans le domaine de la magistrature et des études de droit. De création relativement récente, l’ordre essaime un peu partout et ne se gêne pas pour se mêler de commerce et de politique locale ; on prétend que c’est sûrement le plus grand nid d’espions d’Anqimenès. C’est aussi l’ordre religieux le plus riche de l’Église.

 

Les ordres laïques

Les ordres laïques sont, en quelque sorte, des ordres militants ouverts aux personnes n’ayant pas rang d’Ordinatorii et n’ayant pas prononcé de vœux religieux solennels. L’encadrement et la direction des ordres laïcs est toujours confiée à des représentants de l’Église, mais il n’est pas rare que des non-religieux fassent partie des personnes d’influence dans l’encadrement d’un ordre laïc. La plupart du temps, les ordres laïques travaillent en relative bonne entente avec l’autorité de l’Eglise, mais ce n’est pas vraiment une constante, et on ne sera pas surpris qu’il y ai même une véritable rivalité hostile entre certains ordres et le clergé de l’Église.

Ceux-ci sont dits des « conventions » : c’est sous ce nom qu’on désigne les bâtisses et propriétés des ordres laïcs. Le plus souvent, les conventions sont d’ailleurs ouvertes à tous, en général sous la forme d’hospices offrant un asile à tout nécessiteux qui viendra y taper à la porte. La plupart des ordres laïques sont de nature pacifique et altruiste, mais il existe quelques conventions à la structure militaire dont le rôle est clairement guerrier. Voici quelques ordres laïcs connus :

Les Frères Blancs

Crée à l’origine dans l’Etéocle vers 550, en pleine épidémie de la Rage, l’ordre des Frères Blancs est une convention de médecins et soigneurs se donnant pour rôle de fournir une assistance charitable aux victimes d’épidémie. Leur structure très étendue et élastique est pensée pour le permettre de déployer les meilleurs moyens possibles d’accueillir les malades, mais surtout les réfugiés fuyant une épidémie… et ce n’est et de loin pas un fait rare sur Loss.

L’ordre des Horaciens

Les Horaciens sont un ordre militant des Cités-Unies qui s’est rapidement répandu dans le sud des Mers de la Séparation, et qui se donne pour rôle d’accueillir les indigents et les nécessiteux, principalement les enfants. Il constitue souvent la seule alternative aux orphelinats de l’Église qui tend à asservir les filles une fois adultes et enrôler les garçons dans ses légions, et travaille beaucoup en relation avec des familles cherchant à adopter des enfants.

L’ordre des Inosiens

D’origine Teranchen, et très récent, l’ordre est un regroupement de capitaine et de membres d’équipage de navires se donnant deux rôles principaux : offrir un asile pour les travailleurs de la mer et leur famille dans le besoin et les protéger contre la piraterie. Il s’agit d’un ordre avant tout militaire, à la puissance navale relativement réduite, mais le travail des Inosiens en termes de contact et d’information sur la piraterie a fait leur renommée de pouvoir souvent prévoir et aider les forces des cités-États à anticiper les plus importants raids de la piraterie des mers de la Séparation, surtout du côté de l’Imareth.

 

 

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