La sexualité et le genre dans Loss
Du cul, du cul, du cul ? Alors, oui, mais non ; je vais de suite doucher votre enthousiasme. Si je peux comprendre votre curiosité à toutes les positions et pratiques sexuelles des lossyans, à leur culture à ce sujet (oui, ils ont leurs équivalents du Kamasutra, illustrations et conseils inclus) ou à leurs jouets sexuels et lubrifiants préférés, ce ne sont pas tellement des sujets propices à des intrigues, des drames et des péripéties qui pourraient devenir autant de moteurs d’aventures. Or, c’est quand même l’intérêt de ces suppléments gratuits.
Donc, dans les pages qui suivent, nous allons surtout aborder tout ce qui concerne les rapports sociaux que les lossyans entretiennent au sexe et au genre. Dans un monde où la contraception est une réalité accessible à une bonne partie de la population, où un symbiote peut vous faire changer de genre, où on sait traiter et soigner la plupart des maladies vénériennes, ou la pratique sexuelle est considéré, avec l’esclavage, comme un loisir comme un autre, le rapport à la sexualité et les tabous auxquels nous sommes habitués n’ont pas cours. Et comme l’amour et le sexe, ce sont quand même de puissants moteurs dramatiques, on va tout vous en révéler ; c’est parti !
Petite introduction
Parmi les choses qui diffèrent fortement de notre rapport aux choses du sexe et du plaisir en général, il n’a jamais existé véritablement dans le monde de Loss de doctrine stigmatisant l’activité sexuelle pour le plaisir comme un péché ou un maléfice. Parce que, si dans notre histoire, cette stigmatisation était liée aux dangers inhérents au sexe (grossesses non désirées, enfants illégitimes et MST), cette question est largement moindre sur Loss. Même l’Église ou la force du patriarcat tout-puissant ont des points de vue très différents sur le sujet de ceux de nos référents moraux judéo-chrétiens. Pour résumer, ils sont nettement plus souples avec ça.
Entre les symbiotes qui rendent stériles et les drogues contraceptives, les antibiotiques (et les symbiotes) permettant de soigner efficacement la plupart des maladies vénériennes et, enfin, le marché parfaitement admis des esclaves des plaisirs, tout ce qui concerne les loisirs sexuels est nettement moins sujet à tabous et interdits.
Ce qui rend l’obligation de fidélité conjugale, ainsi que les risques de ne pas l’être, nettement moindres. Ce qui n’est pas plus mal dans des sociétés où, en règle général, les mariages sont arrangés et servent surtout à signer des alliances et des contrats où la notion d’amour n’a guère voix au chapitre. Hommes et femmes ne voient aucun souci à aller profiter des bras d’esclaves disponibles et cela n’a aucune forme de rapport avec de la tromperie. C’est un peu plus compliqué si un homme ou une femme va dans les bras d’une personne libre et, publiquement, c’est mal vu : ce n’est pas honorable du tout. Mais le fait est que tant que cela reste discret, tout le monde sait que tout le monde le fait.
On ne jugera pas de qui va voir ailleurs pour le sexe. Mais on jugera bien entendu des conséquences de ses escapades sentimentales ou sexuelles à son devoir et sa place dans la société. Sans surprise, l’infidélité conjugale est nettement mieux admise pour les hommes que pour les femmes, ces dernières devant être beaucoup plus discrètes, parce que cela peut mal se finir.
1- La contraception
Parmi les deux, trois points qui changent tout en ce qui concerne le rapport des lossyans à la sexualité, le plus important concerne l’existence, depuis des siècles de réelles et efficaces techniques de contraception.
Dès que les lossyans ont appris à sélectionner et élever les symbiotes, ils ont découvert que certaines variétés altéraient la fertilité. Les lossyans sont, comme les humains des sociétés terriennes, plutôt enclins à souhaiter la favoriser, mais ces propriétés montraient tout leur intérêt vis-à-vis du sexe récréatif. La prostitution ne date pas d’hier, les esclaves sexuels non plus et très vite des lignées de symbiotes stérilisants furent développées, dont les Lincis actuels sont les descendants.
Mais cette solution ne pouvait pas satisfaire tout le monde : ne plus pouvoir faire d’enfant tant qu’on porte un symbiote, ce n’est pas exactement le but souhaité. De plus, faire des enfants reste un devoir familial pour les femmes et les hommes. Ce n’est qu’assez récemment, il y a environ un siècle que se sont répandues jusqu’à devenirs communs des solutions contraceptives efficaces et accessibles, bien qu’elles ne fonctionnent que pour les porteurs de symbiote.
Cette solution, ce sont des crèmes appelées les aggrases, que l’on étale autour de la zone où l’on porte un symbiote. Le déclenchement de l’effet contraceptif prend moins d’une heure et dure en fonction de la qualité de l’aggrase. Pour les plus simples, le sujet restera stérile pour une journée ; il existe des aggrases dont l’effet peut se prolonger sur tout un mois lossyan. Certaines aggrases de longue durée ont un effet réversible avec une autre crème neutralisant la stérilité en une heure. L’aggrase fonctionne aussi bien avec les mâles que les femelles et si elle n’assure pas une contraception absolue, elle reste efficace dans l’immense majorité des cas : les grossesses non voulues sont le plus souvent dues à un problème de dosage, ou de mauvaise estimation de la durée d’effet.
L’aggrase ne coûte pas très cher et est vendue chez n’importe quel apothicaire. Bien sûr, il faut oser aller l’acheter en supportant la curiosité ou le regard réprobateur du vendeur. Si on veut être discret, autant aller le faire acheter par un intermédiaire. Mais ce contraceptif ne fonctionne que pour les porteurs de symbiotes : en cela, il reste une sorte de luxe, puisque la population la plus pauvre de Loss a rarement la chance de pouvoir disposer d’un symbiote. Pour ces derniers, il n’y a guère de solution sûre : certaines décoctions de plantes et champignons, assez proches de la recette de l’aggrase, sont utilisées, mais leur efficacité est plus douteuse.
Encart : est-ce que les préservatifs existent ?
Alors, oui ! Ils ne sont pas très prisés, ne sont pas très confortables et sont réalisés en boyaux d’animaux pour les plus communs et en latex pour la meilleure qualité. Ils sont aussi réutilisables. Mais fondamentalement, ils sont peu répandus et son beaucoup plus usités pour se prémunir de risques de maladies sexuellement transmissibles, que pour des raisons contraceptives. On en trouvera dans certaines Maisons de Fumerie et Jardins des Esclaves, si le client tient absolument à avoir des rapports sexuels, mais apparaît comme douteux pour les tenanciers de ces établissements. Autant dire que les préservatifs n’ont guère la cote.
Quelques prix :
Produit | Qualité | Prix | Dispo |
Aggrase commune | Un jour | 4 ab | 1 |
Aggrase de qualité | Quatre jours | 8 ab | 1 |
Aggrase de longue durée | Un mois | 4 aa | 2 |
Décoction contraceptive | Demi-journée | 1 ab | 1 |
Préservatif | 2 aa | 1 |
2- Les MST
On ne va pas trop s’attarder sur ce sujet… oui, les maladies sexuellement transmissibles existent ; oui, elles compliquent un peu la vie des gens ; non elles ne sont pas du tout un fléau tel que nos sociétés en ont connu au long de l’histoire. Ou plus exactement : elles n’en sont plus un depuis très longtemps. Ce n’est pas une si mauvaise nouvelle après tout, Loss a déjà son lot de maladies terribles.
En l’occurrence, la plupart des MST ne peuvent affecter les porteurs de symbiote, et les autres peuvent se soigner dès lors qu’on a accès à des antibiotiques. Et ces derniers, sous forme de remèdes naturels et de préparations pharmaceutiques, sont connus depuis Avant l’Hiver. Leur niveau d’efficacité est moindre que ceux de nos pharmacopées modernes, mais il reste bien suffisant pour parvenir à soigner même la plus redoutée des MST, la syphilis. Car la grande vérole fait frissonner d’effroi tous les lossyans à sa simple évocation. Personne ne veut prendre le risque de l’attraper et elle reste une menace inquiétante, même si ses ravages sont limités dans les sociétés de Loss.
Encart : les lossyans ne connaissent pas le principe biochimique derrière les antibiotiques et ne comprennent pas encore très bien le concept d’infection. Ils ont simplement une pharmacopée issue de la flore lossyane offrant des préparations médicales efficaces contre les maladies ; ces préparations sont connues, mais par expérimentation et observations empiriques. Pourquoi ils le sont, comment, ça, ce sont des sujets encore balbutiants que seule une poignée de physiciens de génie à la pointe des sciences médicales commencent à peine à comprendre.
Le problème des symbiotes et des remèdes antibiotiques, c’est qu’il faut avoir les moyens de se les payer et de payer le physicien qui saura placer le bon diagnostic et dire à son patient quel remède sera adapté. Des choses qui coûtent des andris ; pour les gens riches, les bourgeois, ou encore les artisans membres de guildes prospères, ce coût est toujours abordable. Il n’y a guère de système de santé dans le monde de Loss, mais les confréries et les guildes s’arrangent pour fournir ce genre de service à leurs membres en échange de leur cotisation.
Pour la population la plus pauvre, tous ces moyens médicaux et ces traitements efficaces sont plus difficiles d’accès et erratiques. On va chez sa vieille tante rebouteuse qui connaît quelques recettes, ou se fie au charlatan local qui vend ses mixtures à vil prix. Avec de la chance, on essaye aussi de profiter des soins d’un dispensaire de l’Église. Les populations de la classe la plus basse de la société sont réduites au même sort que les populations rurales isolées : se débrouiller avec les moyens du bord ou profiter de l’aumône des puissants. Si cela reste plus abordable en milieu rural (la flore de Loss est une pharmacie à ciel ouvert pour qui la connaît un peu), dans les villes, les maladies ravagent les indigents et les plus pauvres… et dans ce domaine, la grande vérole se taille une place de choix, avec ses petites sœurs moins dangereuses comme la gonorrhée et les chlamydias.
Mais pourtant, il faut retenir une chose : les lossyans n’ont pas si peur que cela des MST. Elles ne sont pas une menace constante qui rôde partout. Si vous portez un symbiote, vous êtes pratiquement immunisé contre leurs dangers. Et quoi qu’il arrive, il est possible de vous soigner si vous en attrapez une. Les MST ne sont pas une menace aux activités sexuelles, juste un risque mesuré, finalement. Il suffit de savoir avec qui on couche, où on va chercher la bagatelle, pour éviter ce genre de risques. Ce point change autant de choses dans le rapport des lossyans au sexe que l’accès à la contraception. Bref, si bien des maladies causent encore des ravages dans le monde de Loss, les MST n’en font pas partie.
Encart : et les esclaves ?
Sur ce point, ce n’est pas difficile, et c’est géré par des lois très strictes. Tous les esclaves destinés à fournir des services sexuels (esclaves des plaisirs comme esclave domestique ou de compagnie) doivent porter un symbiote. Il est interdit de les vendre autrement, et des représentants légaux sont chargés, pendant les enchères et sur les lieux de vente, de s’en assurer. La Guilde des Marchands et l’Église sont, sur ce point, pour une fois tout à fait d’accord et veillent autant que les autorités des cités-États à ce que ces règles soient respectées. Des règles similaires, concernant l’hygiène, sont souvent de mise chez les Salons de Fumerie des Courtisans et dans les Maisons de Houri, même si, dans ce dernier cas, on ne peut pas dire que ces contrôles soient toujours rigoureux ; souvent, un peu d’argent en sous-main est le seul contrôle réel effectué sur ces établissements.
3- Ha, l’Amour ! (En français dans le texte)
Les lossyans ont une grande affection et un intérêt notable aux œuvres sur le thème de l’amour. Mais en règle général, pour eux, « l’amour, c’est pour les enfants ». Le sentiment amoureux n’est pas quelque chose de mauvais en soit, mais il tend à rendre déraisonnable et plus grave encore, peu soucieux de l’honneur.
La plupart des lossyans ne vont jamais connaître l’amour romantique, flamboyant et passionné, à part dans des livres ou éventuellement dans de brèves et mal vues relations d’adolescences vite contrariées par le devoir familial. Car en général, personne ne choisit qui il va épouser. La tradition est celle des mariages arrangés, qui sont avant tout des excuses pour des alliances politiques et financières, et ce, du petit artisan au plus puissant des princes.
Bien entendu, toutes les unions ne sont pas arrangées, certaines se forment par affinité, relation amoureuse et rencontres, bref, de belles histoires tout à fait communes. Mais cela reste minoritaire ; les mariages sont souvent des unions d’alliance et d’intérêt et on bataille âprement pour décider de la dot et des avantages et intérêts des deux parties.
Les lossyans ont donc avec le sentiment amoureux un rapport prudent et mitigé. Il a tendance à provoquer drames et catastrophes et dans la mesure où tout le monde le considère bel et bien ainsi, et que les mariages sont en général affaires d’alliances et de transactions, il s’avère que c’est souvent le cas. Mais avec la possibilité de contraception et l’absence de risques de MST, il est ardu de résister au désir de goûter au fruit défendu. Oui, parce qu’en fait, l’amour s’avère finalement plus difficile d’accès que le sexe, pour les lossyans et il est même sûrement plus recherché !
Il est assez courant de voir un homme amoureux de son esclave préférée. Culturellement et socialement, c’est totalement admis, tant que cela ne se voit pas trop et que cela ne vient pas interférer sur les devoirs sociaux de chacun. Le maître va toujours la traiter comme une possession, mais dirige vers elle tous ses besoins et idéaux romantiques et affectifs. Cette dernière peut espérer être affranchie et devenir épouse de son ex-maître si sa femme venait à décéder. Par contre, on ne sera pas étonné que la chose soit beaucoup moins courante et surtout beaucoup moins admise pour une femme. Ça n’empêche pas que cela existe, mais dans le monde patriarcal des sociétés conciliennes de Loss, une femme est forcée à une bien plus grande discrétion et peut risquer très gros si sa relation amoureuse avec un esclave est dévoilée.
Finalement, les relations extra-conjugales ne sont pas étonnantes dans un tel cadre social. Personne n’en parle à table et la divulgation publique de tromperies conjugales donne régulièrement lieu à des drames, voire des crimes. Mais d’une certaine manière, tout le monde sait que cela se fait et, jusqu’à un certain point, on considère cela comme acceptable, tant que cela ne se voit pas et ne s’affiche pas sur la place publique.
4- La liberté sexuelle et ses codes
Nous allons passer en revue ce qui diffère fondamentalement du rapport des lossyans au sexe, par rapport à nos propres vues. Et, sans étonnement, les lossyans ne voient pas vraiment le sexe, sa pratique et sa raison d’être comme nous les percevons culturellement.
La sexualité en général
Oubliez l’idée chrétienne que coucher ne sert qu’à faire des enfants, les lossyans, en général, n’y croient pas. C’est bien sûr indispensable pour assurer la perpétuation de la lignée familiale et c’est sa principale fonction, mais dans l’esprit lossyan, il s’agit aussi d’une activité qui s’inscrit dans la liste des besoins nécessaires à la vie, juste après des choses comme se laver, dormir ou manger.
Ce qui veut dire, par exemple, qu’on ne cache pas du tout la nature de la sexualité aux enfants et qu’en parler n’est pas un tabou. Bien sûr, c’est intime, on ne va pas en parler à table, mais les traités sur l’art de la sexualité sont nombreux et ils trônent en bonne place dans une bibliothèque comme tout autre ouvrage. L’éducation sexuelle n’est donc pas non plus un tabou ; là encore, les lossyans ont une certaine pudeur à aborder le sujet, mais il n’est en aucun cas proscrit. Même l’Église encourage d’en connaître les arcanes, aussi bien pour le plaisir, que pour la sécurité des personnes. Après tout, c’est ainsi qu’on assure de faire des bébés et d’assurer des couples épanouis donc, tout le monde est content. Bref, en un mot comme en cent : le sexe, comme idée de péché, oubliez ! Au contraire, pour la plupart des cultures lossyanes, le sexe est bel et bien quelque chose d’important et qui a sa place dans la société.
Le sexe est un loisir
Sujet abordé dans le livre de base et le supplément sur les loisirs des lossyans, le sexe est considéré comme un loisir comme un autre dans les cités-États, qui se monnaie et fait l’objet d’un marché plutôt prospère ; entre les jardins des Esclaves privés et publics, les maisons de Houris, les Salons de Fumerie, qui veut profiter de loisirs sexuels, homme comme femme (même si dans ce dernier cas, c’est moins répandu et plus discret) n’a guère de mal. Et c’est, somme toute, totalement normal pour tout le monde d’en profiter.
Bien entendu, et il faut insister sur ce point, la plupart de ces services sont offerts à destination de la population masculine hétérosexuelle qui a les moyens de se les offrir. Si une passe avec une esclave dans une taverne à Houris ne coûte guère plus cher que quelques verres dans un bouge, le prix des services des Salons de Fumerie devient nettement plus onéreux. Quant aux Jardins des Esclaves, là, on parle de grand luxe et de tarifs prohibitifs.
Les services sexuels pensés pour des femmes, ou des non-hétérosexuels font partie des choses les plus exotiques et prisées et donc cher. Étrangement et malgré le sexisme pesant et constant de la société lossyanne, ces services ont plus ou moins pignon sur rue, mais d’une manière détournée. La Guilde des Courtisans, experte de ces services, tient des établissements où tout le monde sait qu’ils sont disponibles : il suffit de demander, savoir se tenir, et en avoir les moyens. À cet égard, la Guilde des Courtisans est même si prisée que certaines familles, plutôt que passer par des esclaves, font appel aux services prestigieux des Courtisans pour l’initiation sexuelle de leurs enfants.
La virginité
Les lossyans n’attribuent aucune vertu particulière à la virginité. En fait, elle n’a aucune valeur symbolique à leurs yeux. Elle n’est pas recherchée, elle n’est pas particulièrement honorée ou encouragée, pas plus que la chasteté, qui est quelque part un peu un non-sens pour les lossyans, même au sein de l’Église.
Bien sûr, dans le domaine commercial, une esclave vierge peut parfois être un argument pour augmenter son prix. Et la virginité peut être une condition exigée de temps en temps dans certains contrats de mariage. Mais ça ne va pas plus loin et ce n’est guère répandu. Sans l’aspect sacré de la virginité et le fantasme qui s’y attache, ce point n’est pas très important, finalement.
Quelques codes & interdits
Inceste
Le tabou d’inceste est beaucoup moins marqué dans les familles lossyannes que dans nos sociétés. Les relations entre cousins et parents non directs ne sont pas particulièrement mal vues et les lossyans ignorent les risques des maladies génétiques liées à ces pratiques. Cela va plus loin, puisque, même si c’est déconseillé et donc que cela peut avoir des conséquences sociales, des relations incestueuses entre parents et enfants (adultes) ou frères et sœurs (adultes) ne sont pas si rares, y compris des unions officielles, par exemple pour échapper à une alliance imposée dans les familles princières. Les livres, romans et légendes, ainsi que des traités d’histoires, sont pleins de récits de ce genre d’unions, bien que souvent décrits comme risqués et dramatiques, histoire de rappeler que cela ne se fait pas. Là encore, personne n’a vraiment conscience des risques génétiques.
Pédophilie
Faire du mal aux enfants, au sens large du terme, est sûrement un des pires crimes pour les lossyans, si ce n’est le pire de tous. La pédophilie est un peu à égalité avec le meurtre d’enfant dans ce domaine. Celui qui s’en rend coupable a de la chance s’il arrive à son procès vivant, car il sera souvent lynché par la foule dès qu’il sera pris. Inutile donc d’épiloguer sur ce sujet : pratiquement rien ne peut sauver une personne qui a transgressé ce tabou et même les plus puissants auront bien du mal à couvrir leur vice et leurs crimes, quel que soit l’or qu’ils dépensent pour cela. Ce qui n’empêche pas cela d’exister, bien entendu…
Nudité
La nudité occasionnelle ou circonstancielle n’est pas vu comme un réel problème pour la plupart des lossyans de société concilienne. S’il faut se mettre nu, par exemple pour se baigner, pour être soigné, etc, ce n’est pas un souci, pas plus que de s’afficher nu devant un de ses proches ou dans l’intimité de sa maison.
Mais la pudeur dans la vie de tous les jours obéit à certains codes et restrictions : une femme libre se doit d’être vêtue du genou à la poitrine. Pas de ventres ou de dos à l’air, ni de jupette. Dans l’ensemble des cultures conciliennes, on évite les tenues moulantes, sauf dans des cas précis de raisons pratiques. La robe ou jupe longue est de rigueur et, dans le sud des Mers de la Séparation, on évite les décolletés plongeants. En Athémaïs, les femmes portent, sous des robes assez légères, des pantalons et chausses. Enfin, chez les Hégémoniens, comme chez les Gennemons, les femmes se couvrent les cheveux, et dans l’empire d’Hemlaris, jamais une femme, sauf pour des questions de travail, ne laisserait entrevoir ses jambes, ses bras ou exposer un décolleté.
Pour les hommes, si être torse et bras nu est commun, il est très malvenu de se découvrir au-dessus du genou, pour des raisons similaires aux femmes : seuls les esclaves dévoilent leurs cuisses. On tolérera cependant plus facilement que pour les femmes des exceptions pour raisons de travail. Toutes ces considérations sont respectées, mais avec plus de liberté, par les Jemmaï, les Erebs et les Dragensmanns, mais ignorées par les Forestiers ; quant aux San’eshe, ils vivent à demi nus, hommes et femmes.
Consentement
La notion de consentement est très relative dans la société concilienne de Loss et dépend beaucoup de la culture d’origine, mais, en règle générale, elle se base sur le pouvoir plus ou moins complet donné au chef de famille sur les siens, y compris sa femme. Difficile pour une épouse de porter plainte pour des actes sexuels non consentis ou un viol : son époux a tout droit sur elle, légalement. Bien sûr, socialement, les choses vont différer : la famille et les proches peuvent fort bien voir les choses d’un très mauvais œil et cela peut même finir mal pour l’époux inconvenant. Mais au regard de la loi, il a presque tous les droits.
Par contre, hors du cadre marital, là, de suite, c’est nettement plus strict et un peu plus compliqué. Plus strict parce que, par tradition, on ne touche pas à une femme libre quand on est un homme d’Honneur, sauf si on est de sa famille et que les circonstances le nécessitent. Enlacer une femme, l’embrasser, lui mettre la main au cul, si elle n’est pas une esclave, cela ne se fait pas. Même une servante d’auberge pourra souvent, en cas d’insistance d’un client lourdingue, compter sur les gens présents pour venir protéger son Honneur. Cela dépend des lieux, du bouge, de la culture locale, mais en général, c’est relativement respecté.
C’est cependant aussi plus compliqué parce qu’en matière de sexe et d’intimité physique, tous les lossyans vont juger durement la femme avant l’homme. Ce dernier ne sera pas oublié dans le cas d’une relation douteuse ou supposée non consensuelle (ou encore considérée illégitime), mais c’est la femme qui risque les plus gros ennuis et le jugement social le plus dur, ce qui peut même se terminer par son asservissement pur et simple si on la juge responsable. Pour un homme, si c’est lui qui est déclaré responsable, il risque surtout de devoir rendre des comptes, le plus souvent sous forme de compensation, mais cela peut aller bien plus loin, y compris des châtiments corporels, en fonction des statuts sociaux des personnes concernées et de la gravité de l’atteinte sans consentement.
Viol
Le viol est aussi compliqué que le consentement en terme social, mais on va faire simple : l’agression et le viol d’une femme libre sont deux manières de chercher à la déshonorer et, si on n’a pas une sacrée bonne raison de le faire, on va avoir de très gros problèmes. C’est aussi une affaire compliquée qui se règle rarement devant un tribunal, mais entre les parties concernées au sens large : tuer un violeur sans autre forme de procès est considéré comme un acte juste qui sera rarement suivi de conséquences légales, par exemple. Mais on peut aussi atténuer la gravité du crime selon les circonstances du drame, y compris en faisant peser la culpabilité sur la femme agressée qui n’aurait pas dû être là, ou n’aurait pas dû être vêtue ou présentée comme elle l’était. Oui, c’est injuste et dégoûtant, mais la société lossyanne, surtout concilienne, est sexiste. Y être une femme est déjà un handicap.
Cependant, les lossyans considèrent, en termes judiciaires, le viol d’une femme libre comme à peu près à la même échelle que la torture ou la mutilation. Autant dire que, même si c’est vraiment rare, quand un viol finit par un procès, les accusés risquent gros si jamais ils sont reconnus coupables et condamnés. Quant à la victime de viol, cette dernière a beau avoir vécu un déshonneur, il est rare qu’elle soit mise au ban de sa famille ou de la société. On ne peut pas dire qu’elle sera choyée ou soutenue systématiquement et certaines fois, cela finit forcément en drame. Mais les femmes violées ne sont pas stigmatisées ou jetées à la rue. Il leur faudra pourtant du temps pour arriver à effacer socialement la marque de l’événement. Dernier détail : on ne reconnaît jamais le viol d’un homme, en aucuns cas. Sauf si ce dernier a été en même temps torturé et/ou blessé, et alors il pourra être défendu pour ces faits, l’idée qu’un homme puisse être violé ne peut pas exister dans l’esprit des lossyans. Ce n’est pas que ça n’arrive pas… c’est que les lossyans ne le reconnaissent pas.
Encart : viol, consentements & esclaves
La chose est ici rappelée uniquement par principe, mais il est évident que les notions de consentement et de viol n’existent pas concernant les esclaves. Tout ce qui traite de la manière de profiter ou d’abuser des esclaves tient aux lois sur la propriété privée et les biens. Si on abîme un esclave, on doit dédommager son propriétaire, qui peut exiger plus qu’une contrepartie financière pour cela. Si on torture gratuitement un esclave, les choses peuvent aller plus loin du côté légal, car on s’attaque à un autre tabou très mal vu des lossyans : tuer, mutiler ou torturer pour le plaisir. Mais c’est tout. D’ailleurs, c’est simple, on ne peut pas violer un esclave, ça n’existe pas comme concept. On peut l’utiliser et l’avoir abîmé ce faisant, mais le mot viol n’est en général jamais employé les concernant.
Homosexualité
L’homosexualité, si elle est souvent mal vue, est admise, mais sous des contraintes. Une personne homosexuelle, qu’on nomme un ou une gilly sur Loss, peut vivre sa relation, ses désirs et sa sexualité, avec discrétion cependant, mais est forcée d’assumer son devoir familial. Ce qui implique de faire naître des héritiers. Dans certains cas, l’adoption est acceptée, mais dans la plupart des situations, hommes comme femmes doivent passer au devoir conjugal pour faire des enfants et on se fiche bien qu’ils n’aiment pas cela. Mais, en contrepartie ce devoir effectué, on tend à ne pas trop les embêter, tant qu’ils gardent leur place et s’assurent de rester assez discrets.
Civilisation sexiste oblige, il est à noter qu’il faut bien plus de prudence à une femme qu’à un homme quant à laisser apparaître des penchants ou des relations homosexuelles. Si c’est parfois un peu compliqué pour un homme, pour une femme, cela peut devenir carrément dangereux : l’Église réprouve l’homosexualité et, si elle est forcée de fermer les yeux sur les hommes (ses propres légions comptent beaucoup de gays), concernant les femmes, la sentence traditionnelle est l’asservissement, même si dans les faits ce n’est pas très courant d’en arriver là.
On peut considérer qu’environ la moitié de la population concilienne est peu ou prou homophobe. Les crimes homophobes existent donc, même si ce n’est pas répandu. Par contre, la discrimination n’est pas rare, mais très fortement compensée par le poids des Vertus. Il faut de bons arguments pour discriminer une personne homosexuelle sans passer pour un imbécile.
Encart : l’homosexualité n’est pas vue comme un problème chez les esclaves, surtout des plaisirs, mais on conditionne ces derniers avant tout à la bisexualité, afin de s’assurer que l’esclave puisse satisfaire à tout ce qu’on pourra en exiger dans ce domaine. Que des esclaves de même genre aient des relations entre eux au sein d’un Jardin des Esclaves d’un propriétaire n’est pas particulièrement proscrit, au contraire. Les couples sont aussi courants et admis, sauf pour les esclaves des plaisirs.
5- Les Gydreïs
Les soucis de genre existent autant que les problèmes de sexualité sur Loss. Le problème de naître transgenre, ne pas avoir son identité propre en corrélation avec son genre biologique, au point que cela en est invivable, existe donc. Si c’est pour tout le monde très compliqué, il s’avère que là aussi, la société concilienne a donné une place aux personnes transgenres, que tout le monde nomme les gydreïs, et a trouvé certaines solutions à ces problématiques, bien que cela ne se fasse, bien sûr, pas sans heurts.
Il existe un type de symbiote, au départ né des recherches de physiciens concernant le contrôle de la fertilité féminine, qui altère si efficacement le système hormonal humain qu’il parvient à modifier complètement tous les caractères sexuels secondaires. Le Gydreïs, est donc utilisé par les personnes transgenres pour parvenir à donner à leur physiologie le genre apparent auquel ils s’identifient.
Ce symbiote est particulièrement efficace et ses effets sont puissants, mais il ne fait pas muter les organes reproducteurs. S’il est capable de faire disparaître totalement des seins ou effacer toute pilosité faciale et parvient véritablement à transformer l’apparence féminine en masculine et l’inverse, cette mutation n’est pas une transformation totale : la personne transformée par le gydreïs garde ses organes sexuels de naissance. Sur ce point, même la chirurgie ne peut rien de plus. Aucun médecin lossyan ne se risquerait dans ce domaine. Les gydreïs sont peu répandus : on ne peut s’en procurer qu’au sein des confréries de Courtisans.
Ces derniers sont les seuls, avec leurs physiciens et leurs spécialistes, à pouvoir décider de vendre ou non à un patient un gydreïs et le lui implanter. Car changer de genre, pour les personnes transgenres, n’est pas qu’affaire de mutation physique : la chose prend au moins une année et s’accompagne d’une véritable initiation, qui n’est pas des plus faciles, pour parvenir à s’engager dans cette voie et achever ce parcours avec sérénité. Ainsi, les Courtisans considèrent le sujet avec gravité et ne céderont pas devant ce qui selon eux leur apparaît comme un caprice. Il faut que le candidat soit très motivé et le prouve pour qu’il puisse accéder à un gydreïs, puis accepte de se soumettre à cette initiation, qui fera de lui, le plus souvent, un membre à part entière de la Confrérie des Courtisans (même si ce n’est pas systématique). La Confrérie des Courtisans est décrite plus bas.
Une personne gydreïs qui a achevé sa transformation est, d’apparence, indiscernable de son genre de destination. Il n’y a que la nudité complète qui trahira son état ou être un spécialiste des symbiotes et reconnaître celui qu’elle porte. Paradoxalement, même si personne, socialement, ne comprend aisément la problématique des gydreïs, surtout les proches pour qui l’acceptation de cet état est toujours compliquée, la société concilienne les accepte assez bien ; peut-être aussi bien, voire mieux que les gillys.
6- Les pratiques sexuelles
Faire une description des pratiques sexuelles des lossyans reviendrait à devoir égrainer un catalogue un peu ennuyeux qui ne vous apprendrait pas grand-chose, sauf que les lossyans ont, en gros, la même variété de goûts, de plaisirs et d’imaginaire sexuels que tout un chacun. On va donc s’épargner la chose pour parler surtout des points les plus importants des pratiques sexuelles, et de ce que les lossyans en pensent et de ce qu’ils en font.
Arts sexuels
On a évoqué plus haut que les livres de conseils sur la pratique sexuelle et les arts amoureux font partie de nombre de bibliothèques. La plupart sont des traités écrits au long de l’histoire, en même temps que le grand nombre de documents rédigés autour du Haut-Art et de l’esclavagisme, surtout le dressage et la formation des esclaves des plaisirs. Mais leur contenu est aussi considéré comme très important pour la bonne pratique sexuelle au sein d’un couple, pour s’assurer que chacun s’y épanouisse. Puisqu’il y a des formations pratiques au Haut-Art au sein de Jardins des Esclaves, il y a aussi des cours ouverts à un public payant, qui traite de la pratique et des techniques des arts du sexe.
Le fait est qu’autant qu’un loisir, les lossyans considèrent que le sexe est aussi un art. Un art érotique, et les gens avec quelques moyens raffolent d’illustrations et sculptures érotiques ; un art qui se pratique, avec des manuels illustrés, des initiations sexuelles pour les jeunes hommes adultes (c’est plus rare pour les femmes, mais cela existe aussi) et des cours magistraux dans des Jardins des Esclaves. Bien sûr, tout cela est réservé à qui a les moyens de s’offrir ce genre de luxe, onéreux, forcément. Ces services n’étonnent pas beaucoup les lossyans, qui apprécient même l’érotisme dans le théâtre et l’opéra, bien que dans ces cas-là, les éléments érotiques soient forcément menés par des esclaves. Aucune femme libre n’ira prendre le risque de s’exposer dans ces scènes.
Jouets sexuels
Avec tout ce qui a été expliqué plus haut, on se doute bien que les accessoires et jouets sexuels sont répandus. Bien sûr, les artisans qui les fabriquent ne les exposent pas en vitrine de leur boutique, mais, en effet, les échoppes qui fournissent la variété des accessoires qui vont de pair avec les arts sexuels des lossyans, sont connues et les meilleurs fabricants tout à fait prisés. Dans le cas, par exemple, des godemichets, ceux-ci sont réalisés de divers bois précieux polis, de corne ou encore d’ivoire. Mais le latex étant connu, il est aussi employé pour des accessoires et jouets plus souples et donc plus doux. Par contre, ce ne sont pas des produits disponibles sur le marché : ils sont la plupart du temps réalisés sur commande et leur prix est le plus souvent à l’avenant.
Sexualité de groupe
Ça n’a rien d’un tabou et c’est une forme de loisir sexuel comme les autres qu’on peut s’offrir dans des tavernes à Houris, des Jardins des Esclaves ou des Maisons de Fumerie. Par contre, c’est une idée très bizarre pour les lossyans de le faire en mixité entre personnes libres. La sexualité de groupe, c’est un jeu qui se joue entre hommes (ou femmes) libres avec des esclaves. Il est apprécié, et n’a rien de répréhensible dans ce cas.
Sexe en public
À part pour les questions de pudeur et les règles de la place à tenir pour hommes et femmes libres, le fait pour une personne libre de faire l’amour avec des témoins non loin n’est en rien un réel souci si c’est avec un ou une esclave. À ce stade, même si dans les faits, ce n’est pas une habitude lossyanne, un homme pourrait très bien profiter de son esclave en public pour peu qu’il soit un minimum discret. C’est bien sûr exclu entre personnes libres, et encore plus entre une femme libre et un esclave. Mais la pudeur est ici encore relative : les familles les moins aisées vivent en grande promiscuité, ainsi donc, difficile de pouvoir faire la bagatelle sans avoir du monde à côté. Pour les lossyans, il n’y a aucun problème à cela en respectant un minimum de pudeur.
Ce qui ne sera pas accepté est de pratiquer le sexe en place publique au vu et au su de tout le monde, quelles que soient les circonstances. Mais s’il s’agit d’aller s’isoler un peu pour profiter d’une esclave, les lossyans ne vont vraiment pas s’en offusquer. Dans certains établissements offrant ces services, cette liberté s’apparente un peu à la sexualité de groupe.
Sadomasochisme
Le terme n’existe pas véritablement dans les langues lossyanes, mais il a son équivalent : le languori, le fait de pouvoir prendre du plaisir dans la contrainte et la douleur. C’est censé être l’apanage des rares et prisées esclaves languirens, mais il est connu que certaines personnes, hommes et femmes, naissent naturellement languirens. Il faut noter à ce propos que les lossyans sont pratiquement tous persuadés que seules les femmes peuvent être languirens. L’idée que des individus mâles puissent développer le même caractère masochiste et apprécier cet état leur est étranger, même si cela existe bel et bien. Certains traités sur les arts du plaisir ont une place de choix réservée à certaines pratiques érotiques proches des jeux sadomasochistes destinés à accroître plaisir et plénitude dans un couple. Ce ne sont donc pas des pratiques inconnues.
Ces jeux se pratiquent bien entendu sans trop hésiter avec des esclaves et on ne va pas forcément leur demander leur avis. Entre personnes libres, dans un couple, il s’agit de choses très intimes qui ne se dévoilent pas. Et là encore, même si personne n’en parle, l’idée d’avoir un époux ou une épouse qui accepte volontairement le statut d’esclave privé et intime est certes un secret dans le couple, mais une pratique connue.
Encart : vu le prix que peut représenter une femme naturellement languiren, ce n’est pas un cas rare que son sort soit d’être vendue et asservie quand on en pense en reconnaître une. Si ce n’est sans doute pas un grand risque pour des personnes de haute extraction ou de puissante famille, il en est autrement pour qui est né pauvre. Et, dans tous les cas, certains trafiquants n’hésiteraient pas à enlever pour la revendre une femme qui a eu le malheur d’être considéré languiren, et ce même s’il s’agit d’une erreur. Il est à noter qu’un homme languiren n’intéresse pas les esclavagistes.
7- Le marché du sexe
Les lieux de loisirs sexuels ont déjà été abordés, nous allons donc simplement les résumer ici, et condenser quelques informations. Pour commencer, il faut bien se rappeler que la prostitution est proscrite par les Dogmes de l’Église. Une personne libre ne peut vendre ses services sexuels, une pratique d’esclave, au regard de l’Église du Concile Divin.
Bien entendu, cette pratique a beau être réprouvée, il s’avère qu’elle existe et est répandue partout. Les autorités de l’Église ont bien du mal à la chasser, on peut même dire à ce stade que leurs efforts sont un peu vains.
La prostitution de rue
Donc, malgré les efforts de l’Église et des autorités des Cités-états, la prostitution de rue existe. Elle sera plus ou moins répandue selon le degré de pression judiciaire locale. À Anquimenès, Nashera ou dans les Cités-Unies, elle doit se cacher totalement, alors que dans les archipels Teranchen, le sud de l’Étéocle, l’Hemlaris ou encore Armanth et l’Athémaïs, elle est plutôt tolérée tant qu’elle ne sort pas des bas-quartiers et ne s’affiche pas trop ouvertement.
La prostitution de rue n’en reste pas moins un métier dangereux et un sort peu enviable. Les personnes prostituées sont très mal payées et vivent à peine mieux que des indigents. Ils sont soumis à la pression des gangs locaux, au chantage des souteneurs, à la traque des chasseurs d’esclaves, à la violence des clients et à la haine des bourgeois et, finalement, leur sort est parfois même plus misérable encore que pour des esclaves. Leur seul avantage, si l’on peut dire, est que ce sont des personnes libres et, qu’ainsi, elles peuvent espérer quitter le métier quand elles en ont la possibilité.
Les bordels
Quelques crans en termes de sécurité et de classe au-dessus de la rue, les bordels sont des établissements en général discrets, souvent protégés en sous-main par la Cour des Ombre locales ou quelques puissants qui y voient leur intérêt, qui accueillent des prostitués et offrent des services plus ou moins de qualité ou de luxe, à commencer par la possibilité de louer une chambre et une bonne compagnie, pour la nuit, mais aussi commander le boire et le manger. Les bordels sont assez rares, somme toutes, et répandus surtout dans le sud et l’ouest des Mers de la Séparation.
Le sort des prostitués dans les bordels est nettement plus enviable, bien qu’il ne soit pas forcément des plus agréables et se compare presque à l’esclavagisme. Souvent, les prostitués sont forcés de s’endetter en échange de profiter des lieux et de la protection des patrons de l’établissement et peuvent risquer gros à essayer de partir sans avoir remboursé, une chose qui s’avère difficile, voire parfois impossible. Et il n’est pas rare que les patrons de bordel travaillent avec des équipes de chasseurs d’esclaves pour asservir une prostituée qui se plaint trop.
Les tavernes à Houris
Les tavernes à houris sont des lieux de débauche dans le sens le plus strict du terme. Y sont enchaînées sur des couches, dans des alcôves ou parfois de petites chambres pour les plus luxueuses, des esclaves destinées uniquement à satisfaire l’appétit sexuel des clients. Ici, en général, on ne parle ni de raffinement ni d’érotisme. On vient là pour se payer un verre d’alcool bon marché et tirer son coup avec une esclave… et le plus souvent, on a peu de temps pour cela, sauf à allonger la monnaie.
Les tavernes à houris sont très communes, répandues partout et considérées comme très utiles : pour quelques andris de bronze, chaque homme peut aller satisfaire sa luxure sans embêter personne. Mais ce sont en général des lieux sordides, où les esclaves sont réellement traités en bêtes et ont un destin funeste et terriblement misérable. Certains établissements, moins répandus, proposeront de meilleurs services, semblables à ceux des bordels de qualité, cependant.
À noter que nombre de tavernes à Houris sont la propriété de l’Église, qui essaye souvent de mettre la main sur ce marché dans les Cités-États et en garder le contrôle. Officiellement pour des raisons de morale et d’hygiène, mais dans les faits, c’est une manne économique très rentable !
Les Jardins des Esclaves
C’est le nom générique que les lossyans donnent à ce que nous nommerions des harems. Les Jardins des Esclaves sont des propriétés fermées, appartenant à des personnes riches ou à des esclavagistes spécialistes du Haut-Art, et où sont dressés et formés des esclaves de luxe, principalement des Esclaves des Plaisirs. Dans la grande majorité des cas, les Jardins des Esclaves accueillent surtout des esclaves femelles, mais ce n’est pas systématique. Les Jardins des Esclaves ne sont pas des lieux qui offrent du sexe, mais surtout des plaisirs, de la détente, de l’exotisme et de l’érotisme, dans un cadre intime, privé et surveillé. Mais bien sûr, le sexe fait partie intégrante des plaisirs qui y sont proposés.
Certains de ces Jardins sont accessibles à une clientèle privée, riche et triée sur le volet, pour profiter de tous les plaisirs qu’on peut imaginer trouver dans de tels lieux fermés dédiés à l’érotisme et aux jeux sexuels. Autant dire qu’il faut des moyens conséquents pour s’offrir ce genre de luxe. Les personnes capables de se les payer ont tendance à louer l’établissement, son personnel et ses esclaves en entier, pour une durée d’une soirée, une journée ou plus, à des prix absolument exorbitants. Si l’Église essaye là aussi d’avoir la mainmise sur ce marché, c’est clairement la Guilde des Marchands qui le domine et en tire des revenus substantiels, en collaboration avec les guildes d’esclavagistes qui font partie intégrante de sa vaste organisation.
Les salons de Fumerie
Les salons de fumerie sont des établissements huppés, que l’on pourrait comparer à des tavernes (ou à nos salons de thé les plus cossus de notre monde) où le luxe règne et comprends les meilleurs kumats (des cafés lossyans) et thés, les meilleurs alcools, les drogues les plus exotiques, les services les plus variés, des jeux et des bains aux massages en passant par des chambres d’hôte luxueuses et des services sexuels exotiques. C’est dans ces lieux, qui bien sûr sont très chers et filtrent leur clientèle, qu’on peut croiser des gillys, des intersexués, travestis et autres membres de la très renommée et fermée Guilde des Courtisans (voire plus bas). Il est à noter que ces établissements n’emploient d’esclaves dans leurs activités que pour les tâches ménagères ou à titre privé. Pour tous les services offerts par les salons de Fumerie, y compris le sexe, ce sont des Courtisans, personnes libres, qui s’acquittent de ces tâches. À vrai dire, sauf pour les envies les plus exotiques et étranges, on ne va pas dans ces établissements pour le sexe en lui-même. Et si vous vous demandez, oui, les arts sadomasochistes et les jeux de Languori font partie des exotismes que proposent les salons de Fumerie, en toute discrétion.
Ces établissements sont peu nombreux, mais vastes, très feutrés, disposent de leur propre service de sécurité, sont remarquablement discrets, et cofinancés et protégés par les puissants locaux. L’Église n’aime pas du tout leur existence, mais est bien forcée de les tolérer : la plupart de ces tavernes sont dans le sud de Loss, où l’Église a peu de pouvoir, ainsi que dans l’Hemlaris, où les lois et les règles de l’Église diffèrent. Les salons de fumerie permettent toutes les fantaisies pour peu qu’on puisse y mettre le prix. Ils appartiennent pratiquement tous à la Confrérie des Courtisans.
8- La Confrérie des Courtisans
Nous avons parlé des Courtisans, une caste et une confrérie finalement très importante dans le monde de Loss, dans le Livre 1 : le monde de Loss. Mais ce supplément ne serait pas complet sans un rappel de cette confrérie, qui est quelque part la plus concernée par les sujets de la sexualité !
Le terme réunit une communauté très variée, dont les transgenres ne font pas tous partie. Il s’agit de confréries regroupant intersexués, travestis, et gillys, tous versés dans les arcanes de la séduction, de l’étiquette de cours, de la discussion, de la musique et d’autres formes d’arts. Ce sont des artistes du divertissement de salon et des personnes de compagnie, liés à une sorte de prostitution de luxe. C’est une prestation à laquelle les Courtisans sont formés et qu’ils peuvent fournir, mais c’est loin d’être systématique et ce n’est pas le but final des compétences des Courtisans. Ils sont là pour offrir plaisir, luxe, détente, exotisme et distraction à leurs clients, dans un cadre où on peut tout se permettre. Le sexe n’est alors ici qu’un détail, une possibilité parmi tant d’autres.
Les Courtisans jouent souvent de leur ambiguïté sexuelle apparente ou sociale. Ils ne sont pas tous porteurs d’un gydreïs, loin de là et on y trouvera autant d’hommes que de femmes, de toutes les orientations sexuelles. Les guildes de Courtisans sont cependant souvent des refuges qui accueillent chaleureusement toute personne harcelée ou mise en danger par ses problèmes de genre. Celles-ci ne deviennent pas forcément Courtisans, mais travailleront souvent au sein de la confrérie.
Les confréries de Courtisans sont le seul milieu ou un gilly peut ouvertement afficher son homosexualité, qu’il soit client ou prestataire. La plupart des grandes cités ont une ou deux confréries de Courtisans, avec des établissements de spectacles, des maisons de plaisirs et de bains, des auberges, cantonnés à un ou des quartiers bien délimités. L’Église condamne la prostitution, mais ferme les yeux sur les activités des Courtisans, même si elle les réprouve. Dans l’Empire d’Hemlaris, ils sont considérés comme une fonction sociale publique et leurs activités et leur recrutement sont encadrés par des traditions complexes. C’est une tradition très concilienne et assez récente.