L’économie d’Armanth
La légende dit que tout ce qui peut être vendu quelque part peut alors être acheté à Armanth. L’affirmation, bien qu’un peu exagéré, mais les armanthiens aiment s’en vanter et exagérer encore ce trait, n’est cependant pas si erronée. Quand s’ouvre, au matin, les étals marchands du Campo Ivori, le voyageur de passage réalise alors à quel point on peut trouver des marchandises venues des quatre coins des Mers de la Séparation, des produits frais les plus communes aux objets d’artisanat les plus exotiques. Et si le même voyageur ne trouve pas ce qu’il cherche au marché, les quartiers de la ville abondent de rues de commerçants spécialisés, négociants au long cours, artisans experts, capables de trouver à peu près tout ce que l’on peut imaginer et, au besoin, le fabriquer !
Contrairement à sa sulfureuse renommée, la principale production d’exportation d’Armanth, ce ne sont pas les esclaves, mais les produits finis, de toute sorte : bois d’œuvre, bois de marine, ébénisterie, draperie, manufacture de métaux, imprimerie, etc… Dans ce sens, les esclaves d’exportations, qui sont toutes passées par les Maisons du Haut-Art qui font la fierté de la ville, sont des produits finis. Même si Armanth exporte aussi des esclaves et forçat en grands lots, pour les armanthiens, le marché de l’esclavagisme est avant tout un marché de luxe.
En toute logique, Armanth importe principalement des produits non transformés. Le bois vient de la haute Vallée de l’Argas et de ses comptoirs de l’Enclave, le grain vient de la basse Vallée de l’Argas et des Marches d’Applerine, le vin provient des Amuinos et de Mélisaren, Le cuir et les étoffes des Marches des Hi’dims, le fer, le cuivre et l’argent des Montagnes de l’Argas, de Berregi, de Daremath, des Marches de Vigne et de Gillas, etc… Grâce au réseau de la Guilde des Marchands, Armanth dispose d’avantageux circuits d’approvisionnement qui s’étendent même jusqu’à l’Empire du Trône de Rubis. Quand la ville craint une pénurie, elle n’a guère de mal à rapidement être soutenue par les comptoirs de la Guilde partout autour des Mers de la Séparation, afin de bénéficier d’approvisionnements prioritaires. Ce n’est ni gratuit, ni sans conséquence, mais, pour faire simple, grâce à ce réseau, Armanth n’a plus connu de disette importante ou de longue durée depuis presque un siècle. Il y a eu des pénuries diverses, il y a eu même des émeutes et il y en a encore régulièrement, mais il s’agit surtout de conséquences de vendettas entre Maitres-marchands. Parfois, mais plus rarement, les effets d’une guerre ici et là.
On ne va pas entrer, dans ce qui suit, sur les considérations économiques en détail. Vous allez juste découvrir les moyens et les capacités économiques et financières de la ville, avec quelques références des niveaux de vie des habitants d’Armanth selon leur classe sociale, avec, enfin, quelques mots sur le coût de la vie et des services communs.
1- Importations & exportations
Nous évoquons ci-dessus les importations les plus importantes et leur origine en général. Armanth s’approvisionne pour toutes ses denrées essentielles de manière locale et une bonne partie de ses besoins est fournie par la Vallée de l’Argas et les régions fertiles entre Samarkin et Arrim’dhim. Les autres partenaires privilégiés d’Armanth sont Koïemonos, Mélisaren, Gillas, Allenys et Hongua, une destination aussi exotique que privilégiée pour sa soie, ses épices exotiques, ses esclaves et ses métaux précieux. Anqimenès est elle aussi une destination commerciale prisée, mais l’Hégémonie fait de son mieux pour limiter les bénéfices commerciaux de ses échanges avec Armanth.
Armanth importe dans l’ordre d’importance en terme de valeur financière : du fer, du loss-métal, des esclaves, de l’argent, du cuivre et de l’étain, de l’étoffe, des teintures, du grain, des produits alimentaires, des épices, de la teinture, de la glaise et enfin de la chimie.
Armanth importe bien entendu beaucoup d’esclaves, mais ce n’est pas son importation principale : les plus importantes concernent les besoins de première nécessité, comme les vivres et le sel, mais aussi le bois, exploité localement mais aussi importé, pour des bois rares et précieux des comptoirs de l’Enclave ou encore de la ville de Perona, dans l’Etéocle. Il faut se rappeler que le principal approvisionnement en esclaves de la Cité-état est lui local. Ceux-ci proviennent cependant de partout, avec des routes commerciales privilégiées vers Mélisaren, Nashera, Gillas, l’Enclave, Allenys ou encore Hongua.
Armanth produit et exporte dans l’ordre d’importance en terme de valeur financière : du bois traité de menuiserie et de marine, de l’ameublement et de l’ébénisterie, des esclaves, des draperies, toiles et vêtements, de la manufacture d’acier et métaux, du service bancaire, de la construction de marine, de la papeterie et imprimerie, de la mécanique à loss et de précision, des épices, de l’orfèvrerie. La liste n’est pas exhaustive mais ce sont les secteurs de production les plus importants.
1-1 La monnaie
Les monnaies sont frappées et certifiées par les offices des monnaies des maisons aristocratiques. C’est leur privilège, mais celui-ci est sous contrôle de l’Office Général des Monnaies, qui est directement aux ordres du Conseil des Pairs. Celui-ci détermine les valeurs des métaux précieux et des monnaies, toutes indexées sur le prix du loss-métal, qui sert d’étalon à la fortune de toutes les cités-états de Loss. L’andri d’argent, la monnaie de la ville, est si fiable, grâce à la réserve de loss-métal d’Armanth et ses garanties financières en général, qu’elle est la norme monétaire dans les Mers de la Séparation, même si chaque cité-état a son propre système de monnaies. Les Maison Nobles frappant la monnaie ont donc charge de trouver à bon prix les métaux qui la composent, et de vérifier les poids en détail, ainsi que s’assurer que les poinçons et marques frappant la monnaie la rendent difficile à fausser. Autant dire qu’Armanth est sûrement le plus important producteur de monnaie des Mers de la Séparation.
Si la monnaie est l’affaire et le privilège des maisons nobles, les lettres de crédits et bons au porteur sont par contre principalement diffusés par les comptoirs de la Guilde des Marchands. Ces lettres certifiées permettent d’échanger la valeur indiquée dans celle-ci contre son équivalent en monnaie, partout où la lettre est reconnue. C’est un système de crédit bancaire répandu chez les marchands et négociants aisés. Mais au final, c’est un secret de polichinelle qu’il circule bien plus d’andris virtuels que la cité n’a de réelle réserve monétaire réelle.
2- Le travail
Armanth, c’est 1,2 millions de personnes sur une surface d’un peu plus de 45 km carré ; bref, c’est une ruche qui ne cesse jamais d’être active, sauf la nuit –et encore. Mais à quoi travaillent ces gens et comment est régi le travail à Armanth ?
Vous trouverez à la section Annexes, un chapitre sur les niveaux de vie des Armanthiens, avec les salaires, dépenses et moyens de chaque catégorie sociale.
2-1 Les artisans & l’industrie
C’est, avec les métiers d’apprivoisement, le métier le plus pratiqué dans Armanth. On a pu voir que la ville exporte des quantités de produits finis, que ce soit ébénisterie, textures et confection, bois et construction de marine, ferronnerie et métaux mais aussi technologie et mécanique. L’esclavage est considéré comme un artisanat comme un autre, auréolé d’un grand prestige. Les artisans sont respectés et assez bichonnés dans Armanth, toute cette industrie assure la fortune de la ville.
Les ateliers sont en général familiaux, il y en a peu de dimension industrielle et le plus souvent ceux-ci sont destinés à la production des chantiers navals. L’organisation y est clairement très optimisée. Armanth peut sortir de ses cales un chebec ou un sloop tous les deux ou trois jours et un galion tous les dix jours. La ville peut armer et équiper entièrement ces vaisseaux si besoin ; elle dispose des stocks énormes de matériaux pour cela.
Tout artisan doit être affilié à sa corporation dans la ville –certains métiers ont plusieurs confréries qui se partagent des productions ou des quartiers. Ne pas l’être est tout bonnement illégal ; ce qui ne veut pas dire que certains ne le font pas. Les corporations défendent les intérêts de leurs corps de métier et s’assurent de la qualité des produits et de chasser les contrefaçons. Elles ont souvent des orphelinats et des structures pour les plus vieux dépourvus de famille, même si les places sont rares et des fonds de solidarité en cas de malheur. À noter que certains métiers subissent des restrictions concernant le partage et l’exportation de savoir-faire. Armanth protège bec et ongle certains brevets (ingénierie électromécanique et cartographie, principalement) pour s’en garantir l’exclusivité et malheur à qui vendrait ces secrets industriels !
2-2 L’approvisionnement
1,2 millions de personnes à nourrir, cela occupe du monde. La majorité de la nourriture consommée dans Armanth provient des essaims des bourgs agricoles avoisinant, mais il faut importer pourtant de grandes quantités de grain, de vin, d’épices et de viande depuis l’Athémaïs, Teranchen et bien sûr les Plaines de l’Étéocle. À Armanth, on aime les fruits de mer et le poisson, on le consomme frais, on le transforme, on l’exporte, même. Si le plus grand nombre de navire de pêche est constitué de chaloupes à voile plus ou moins grandes et innombrables, on compte environ 400 chebec de pêche en haute mer et plus d’une cinquantaine de goélettes pour la chasse au narva.
La production et la transformation de denrées alimentaires est, avant l’artisanat et l’industrie, le secteur qui emploie le plus de monde. Là aussi, ces métiers sont réunis en corporations. Celles-ci sont cependant bien moins influentes, puissantes et organisées que celles des artisans. Elles exercent aussi un contrôle bien moins strict sur les activités de leurs membres.
À noter que les métiers de la restauration existent et sont même très nombreux, on en trouve à tous les coins de rue ! Une bonne partie des petits travailleurs à Armanth n’ayant pas de quoi cuisiner chez eux, mangent dans la rue, dans les tavernes, ou dans des bouibouis sous auvent. Cependant, le chef-cuistot de restaurant gastronomique reste encore à inventer ; les premiers livres de cuisine et de recette font leur apparition depuis moins de 20 ans et les cuisiniers les plus réputés sont au compte exclusif des puissants.
2-3 Les marins
Ici, on parle de tout ce qui concerne l’équipage de marine, du mousse aux officiers, soldats embarqués exceptés. Les marins sont embauchés et rétribués par les compagnies marchandes et maritimes de négociants et maitres-marchands. Eux aussi sont membres de confréries plus ou moins indépendantes des guildes marchandes et chargée de protéger leurs intérêts. Et c’est une nécessité : la plupart des marins ne rentrent chez eux que pour les mois d’hiver et tout le monde sait qu’un marin a une chance sur neuf ou dix, chaque année, de disparaitre en mer. Aussi, les confréries de marins sont-elles, comme les confréries des dockers, travaillant sur les quais, très solidaires et actives, même si les marins vivent au bon vouloir des armateurs et des capitaines.
La spécificité des marins d’Armanth tient dans le pouvoir de l’Elegio sur la marine : sur son ordre et après aval du Conseil des Pairs, tout ou partie de la marine d’Armanth peut être réquisitionnée pour défendre les intérêts directs de la ville. Ceci ne s’applique que dans la défense de la cité ou de ses intérêts stricts.
La majeure partie de la flotte commerciale d’Armanth est composée de chebecs, de galions et de goélettes, plus rares ; les caravelles, bien que désormais déclassées, sont encore courantes. Il n’est pas rare de croiser des sloops d’escorte appartenant à des compagnies marchande ou des compagnies mercenaires, mais aussi des jonques commerciales de l’Hemlaris ou des Cités-Unies. Les clippers, encore à l’état de prototypes coûteux, sont par contre rarissimes.
2-4 Les compagnies mercenaires
Si Armanth a une marine de guerre, comme on en parle plus bas, elle n’a pas d’armée. Quant à sa garde urbaine, les Elegiatorii, ils ne sont qu’une poignée au regard de la population de la cité-État. Mais pour pallier à ce choix politique un peu handicapant, Armanth accueille énormément de mercenaires.
Les compagnies mercenaires jouent le rôle de milice privée, d’escorte et gardes-du-corps, d’agents de sécurités, de chasseurs de primes, mais aussi de véritables petites armées privés fort recherchés, aussi bien à Armanth que dans tout le reste de l’Athémaïs. Et leur activité représente une belle manne financière pour la ville, même si, finalement, cette dernière s’intéresse surtout à leur capacité armée : en cas d’attaque de la ville, tous les mercenaires doivent participer à sa défense sous l’autorité de l’Elegio. Armanth n’a pas d’armée officielle… mais elle triche efficacement.
Aucune compagnie mercenaire n’a le droit de dépasser la moitié de la taille d’une légion : 2500 hommes. Dans les faits, elles comportent, en général, de 100 à 1500 hommes, rarement plus. Il y en a aussi un grand nombre de petite taille, moins de 50 hommes ; mais une compagnie mercenaire doit justifier d’un minimum de 20 hommes d’armes pour être déclarée comme telle et enregistrée.
Il n’y a guère de solidarité entre les compagnies-mercenaires, même si des confréries protègent leurs intérêts. Ils se débrouillent entre frères d’arme et il est fréquent que les rivalités entre compagnies dégénèrent en rixes sanglantes.
2-5 L’administration
On doit compter environ 800 tribuns entre les deux chambres législatives d’Armanth, plus les membres du Conseil des Pairs, plus l’Elegio et tous ses secrétaires de cabinet, etc… ce qui fait du monde. À cela, on rajoute les services judiciaires dont la garde de l’Elegiatori, l’administration fiscale, le personnel des guildes et des confréries, les douanes et les services de contrôle d’hygiène des marchandises, l’administration portuaire, celle du Marché aux Cages, mais aussi les notaires, les comptables, les avocats et légistes, etc… Il y a donc toute une armée administrative, des plus hauts tribuns aux plus petits tâcherons gratte-papier. Et sans eux, la ville ne fonctionnerait simplement pas ; leur rôle de contrôle, de gestion et d’organisation est un peu la seule chose qui mets de l’ordre dans le joyeux chaos permanent d’Armanth.
L’administration civile et privée est organisée en corporations comme la plupart des métiers, et se partage sa clientèle par quartiers et zone d’influence de maitres-marchands. Il est à noter que les contraintes de secret et de confidentialité ne sont pas prises à la légère, la guilde des notaires a par exemple tout un corpus légal pour punir un de ses membres indiscrets sur ses dossiers.
2-6 Les services et universités.
Armanth est une ville de savants. Les universités et écoles supérieurs y sont nombreuses et abritent des bibliothèques fournies, dont le Aarhim’id, la plus grande bibliothèque connue après celle de l’Impératrice de l’Hemlaris, à Cymiad. Il y a plusieurs dizaines de milliers d’étudiants et professeurs dans tous les domaines, de l’ingénierie à la médecine en passant par les arts, la littérature et l’architecture. Professeurs et étudiants constituent toute une faune qu’il faut loger et nourrir et rapporte une belle manne financière, ce qui compense le côté turbulent de hordes d’étudiants souvent indisciplinés et parfois même dangereux.
Les services concernent les écrivains publics, les porteurs d’eau, services de carrosses et locations de montures et tout ce qui de près ou de loin tient du service urbain ou à la personne. Ces services sont privés e l’administration s’en mêle assez peu. Ils sont réunis par des corporation le plus souvent dépendantes de guildes.
Les hospices, les physiciens les bains et autres accès sanitaires sont assez nombreux, sans oublier un efficace service de voirie et d’acheminent d’eau potable. Les services d’hygiène et médicaux, sont pour la plupart privés. Beaucoup d’entre eux appartiennent à l’aristocratie ou à l’Eglise et sont ouverts régulièrement de manière gratuite ou très modique pour les plus pauvres.
3- Le port d’Armanth
Le port d’Armanth s’étend sur un total de plus de 16 milles de quais, de chantiers naval et arsenaux, avec plusieurs milliers de greniers et d’entrepôts, une centaine d’armateurs et une vingtaine de capitaineries. La marine de commerce et le port, réunis, emploient environ 220 000 personnes à plein temps. C’est plus d’un cinquième de la population de la ville. Après le petit artisanat, la pêche et les petits commerces réunis, l’activité portuaire et la marine commerciale représentent le plus grand pourvoyeur de travail d’Armanth.
L’ensemble des quais peut accueillir 2500 navires, dont l’équivalent de 500 galions simultanément. Ce chiffre n’est cependant jamais atteint. En moyenne, c’est 1500 navires de pêche en haute mer ou de commerce qui stationnent dans le port, dont 250 à 300 galions. On compte environ 400 grues de déchargement, dont une petite partie équipée de moteurs électromécaniques et un nombre incalculable de barges de marchandises faisant la navette entre les navires stationnés dans la lagune et les quais.
La majeure partie de la flotte commerciale est composée avant tout de chebec, puis de goélettes, mais les caravelles, bien que désormais déclassées, sont encore courantes. Il n’est pas rare de croiser des sloops d’escorte appartenant à des compagnies marchande ou des compagnies mercenaires, mais aussi des jonques commerciales de l’Hemlaris ou des Cités-Unies. Les clippers, encore à l’état de prototypes coûteux, sont par contre rarissimes. Armanth ne possède aucun béhémoth.
3-1 Marine de l’Elegio
La marine de l’Elegio compte quarante galions de guerre, une cinquantaine de goélettes et autant de chebecs armées ; tous sont lévitant. Il faut moins de quatre jours pour que toute cette flotte soit opérationnelle et sur le pied de guerre. Le chiffre peut impressionner, mais il n’est guère conséquent face aux flottes de guerres de ses grands adversaires. L’Hégémonie et l’Hemlaris calculent leur force navale permanente en centaines de vaisseaux. Et, à l’heure actuelle, Armanth ne possède aucun béhémoth.
En cas de nécessité, les forces cumulées de la marine de l’Elegio et des forces navales de la ville atteint un total d’environ 350 navires armés, dont une centaine de galions ; mais cela lui prendra des mois pour rassembler et armer une telle flotte. Un peu plus de la moitié de cette flotte a des capacités de lévitation.
4-Guildes & confréries
La Guilde des Marchands est une méta-organisation, qui chapeaute nombre de guildes et de confréries plus ou moins liées à elle de manière directe à Armanth. La relation entre la Guilde des marchands et les guildes et confréries n’est pas un lien d’assujettissement direct ; si les guildes et confréries ont besoin de la Guilde des Marchands pour son réseau financier et ses moyens de protection légale, l’inverse est tout aussi vrai. La Guilde des Marchands a besoin de la richesse et de l’influence des guildes et des confréries pour assurer son pouvoir et sa prospérité. Il s’agit d’une collaboration et d’une protection mutuelle.
4-1 Les Confréries
Une confrérie rassemble avant tout des travailleurs artisans et artistes, dans tous les domaines, c’est-à-dire, pour simplifier, des gens créant un produit de leur savoir-faire et de leurs mains. Même les physiciens (les professions médicales) et les génies font partie des confréries. Les confréries sont moins étroitement liées à la Guilde des Marchands, car, après tout, leur activité de production est locale et moins dépendante de la finance, même s’ils ont besoin de négociants pour la vendre efficacement. Il y a pas loin de150 confréries différentes enregistrées auprès du Conseil des Pairs à Armanth.
Ci-dessous, les confréries principales. Ce sont elles qui sont capables d’influencer sur la politique et les mouvements sociaux dans Armanth et qui disposent des moyens les plus conséquents. La confrérie la plus réputée, qui souvent d’ailleurs tient lieu de porte-parole est la confrérie des Génies, qui rassemble tous les ingénieurs, architectes, artistes peintres et sculpteurs, inventeurs, horlogers et mécaniciens de précision d’Armanth.
Métiers de l’alimentation |
Métiers de services |
Métiers de production |
· Meuniers
· Maraichers (légumes & fruits) · Boulangers · Pécheurs · Rôtisseurs (restauration de rue) · Brasseurs · Vignerons · Poissonniers
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· Marins
· Bateliers (ou mariniers, marins fluviaux) · Taverniers · Pompiers · Falotiers (éclairage des rues) · Barbiers · Cantonniers (entretiens des rues et des quais, éboueurs) · Dockers (ou débardeurs, ouvrier portuaire) · Mercenaires · Miliciens · Physiciens
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· Saulniers (fabricants de sel)
· Tisserands · Menuisiers · Charpentiers de marine · Gabiers (mariniers du transport fluvial du bois) · Arquebusiers (fabricants d’armes à distance) · Forgerons · Génies · Fondeurs (fondeurs de métaux et pièces mécaniques) · Papetiers (fabricants de papiers) · Maçons |
4-2 Les Guildes
Les guildes concernent avant tout les négociants, détaillants, vendeurs, fournisseurs de services, transporteurs de matières premières, métiers de la finance et de l’argent. Elles concernent aussi les corps de métier de l’enseignement et du droit. Il y a quelques guildes qui produisent des biens, mais surtout en finançant et gérant la production de ces biens, comme la guilde des esclavagistes ou celle des tailleurs.
Ci-dessous, les guildes principales. Ce sont elles qui sont capables d’influencer directement sur la politique d’Armanth, dont les membres font partie du Conseil des Pairs et qui sont de facto à la tête de la cité. Il n’est pas rare qu’en cas de nécessité de présenter un front uni, la Guilde des Juristes fasse office de porte-parole, malgré le dédain notoire dont nombre d’autres guildes font preuve envers cette profession.
Métiers de vente |
Métiers de services |
Métiers de production |
· Esclavagistes
· Armateurs · Négociants du vin · Négociants du bois · Négociants d’étoffes · Frappeurs de monnaie · Négociants minier · Épiciers
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· Libraires
· Juristes · Comptables · Affréteurs · Banquiers · Courtisans · Douaniers · Précepteurs
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· Tailleurs
· Chimistes · Imprimeurs · Saleurs (conserves & viandes et poissons salés) |
5- Le transport
Armanth, c’est aussi une trentaine de compagnies de transport terrestre et fluviaux représentant encore environ 15 000 emplois. Le nombre de travailleurs dans ce secteur est fluctuant et assez saisonnier, puisqu’il dépend du temps favorable pour les déplacements terrestres, mais aussi des périodes de grands marchés. On peut raisonnablement estimer que le total des emplois oscille entre 15 000 et 35 000 personnes au long de l’année.
5-1 Le transport fluvial
Chaque jour, plusieurs dizaines de gabarots (des radeaux de bois flotté) parviennent à la cité, transportés par des convois de bateleurs descendant l’Argas depuis la Haute Vallée et ses chantiers d’abattage. Ce bois alimente les chantiers navals, l’industrie de menuiserie, mais aussi les services de bois de chauffage. Parfois, ces gabarots sont si nombreux qu’ils parviennent à créer de véritables bouchons –et nombre d’accidents- à l’entrée des canaux d’Armanth, le long des accès vers le port et l’Ile au Bois.
Le bois n’est pas la seule denrée transportée par le fleuve, même si c’est de celle qui domine en terme de quantités. En fait, le fleuve est largement utilisé pour le transport des marchandises les plus lourdes ou encombrantes venant de la basse Vallée de l’Argas et jusqu’à Arcille et Sianna. Le trafic s’étend jusqu’à Berregi et Harrimsid via Portoriane.
Les gabares (bateaux à fond plat pour la navigation fluviale mais pouvant aussi faire du cabotage) transportent de la pierre, du minerai, du charbon, mais aussi du grain, du fourrage, des fibres de til et de lin pour l’industrie textile, des cargaisons de tonneaux de vin ou encore des produits frais, qu’il s’agisse de fruits et légumes ou d’animaux sur pied.
Le trafic sur le fleuve est donc dense. Il y a environ deux cent équipages de bateliers travaillant sur les gabares et qui exploitent des animaux de bât, surtout des mules, et la force humaine, pour remonter le fleuve le long de chemins de halage. Il y a environ 6 000 bateliers de métier qui font la navette entre Armanth et Arcille.
5-2 Le transport par route
Le transport de marchandises par les grand-routes n’a guère de raison d’être privilégié à Armanth. Là où un chebec ou une gabare peuvent transporter 20 à 30 tonneaux, il faut compter pour la même charge une bonne dizaine d’attelages complets ou une caravane d’au moins cent mules. Et comparé à un galion, il faut multiplier cela par dix !
Par les routes et les pistes sont dès lors acheminés les transports locaux. Il y a donc des convois d’attelages et d’animaux de bât très importants, en général escortés, mais sur des trajets assez courts : dans la basse Vallée de l’Argas, ces convois ne dépassent que rarement une à deux journée de voyage. Il y a aussi les caravanes traversant les monts de l’Argas, depuis et vers Daremath. Le trajet est cependant long et, en général, on privilégie de suivre la route fluviale des trois Lacs vers Samarkin, puis de longer les côtes vers Armanth.
Les messagers du Funduq’ham
À ce sujet, le Funduq’ham, le réseau de relais et étapes routières établi avec l’appui de la Guilde des Marchands fonctionne très bien dans toute la Vallée de l’Argas et fournit des services de courrier et de messagers, se relayant lors de trajets rapides à cheval. Sur la distance entre Samarkin, Armanth et Berregi, voire plus loin encore, ce réseau va plus vite que le voyage maritime. Se relayant le long du réseau du Funduq’ham, à raison d’un relais tous les 20 miles environ, les messagers à cheval peuvent avaler au galop plus de deux cent milles par jour, c’est-à-dire franchir la distance Samarkin-Armanth-Berregi en deux jours !
6- Les douanes
Armanth finance ses dépenses publiques avant tout par la taxation du commerce, que ce soit produits importés et exportés. Car, si les impôts dont s’acquittent les maitres-marchands, la bourgeoisie et le peuple constituent une belle rente pour la cité, la manne financière principale, ce sont les taxes commerciales.
Et pour s’assurer que tout le monde les paie, Armanth dispose d’un département entier de son administration. Sur les 36 000 personnes que constitue l’administration de la cité-Etat, plus du tiers est dévolu au service des douanes et du contrôle public des marchandises. Les premiers sont chargés de récolter les taxes douanières sur les marchandises quand les seconds sont principalement là pour en vérifier la qualité et l’hygiène.
6-1 Les douaniers
Les douaniers routiers disposent de véritables caravansérails ou encore des capitaineries dotées de leurs propres quais, que l’on peut voir sur la carte d’Armanth. Concernant les douanes, elles sont aux portes de la ville et à ses accès principaux. Elles tiennent en effet le rôle de caravansérail ; nombre de négociants, surtout les grossistes en matériaux, y font leurs affaires directement et y louent des entrepôts. On va assez souvent croiser des douaniers routiers en patrouille ou en faction à tous les accès de la ville, y compris sur les rives du fleuve, à bord de petits canots à voile et rames, contrôlant les voyageurs, leurs attelages et montures, et faisant payer les taxes. Ceci dit, les trafics sont nombreux ; pour qui est malin et connait bien la pègre armanthienne, on peut faire passer du sel, des épices ou encore de la soie et des esclaves, sans avoir à s’acquitter des taxes légales et devoir déclarer ses marchandises. Mais c’est risqué… et la loi d’Armanth est sans pitié avec les trafiquants.
Les capitaineries fonctionnent de manière un peu similaire, mais le commerce maritime étant très étendu, les douaniers portuaires vont à la rencontre des cargaisons arrivantes et partantes et les contrôlent directement soit dans la baie ou à quai, soit dans les entrepôts de chargement. Là encore, les contrôles sont tatillons, précis, et les douaniers portuaires sont toujours accompagnés de miliciens-mercenaires et de chiens dressés, entre autres à sentir les épices et les lincis. Ainsi, il est particulièrement ardu de faire passer par voie de mer une marchandise douteuse ou qu’on ne souhaite pas déclarer. Seuls les plus malins et ceux qui ont les meilleurs contacts dans la pègre s’y risquent. Mais ce n’est cependant pas rare. Là encore, il vaut mieux ne pas se faire prendre.
6-2 Les contrôleurs publics
Les contrôleurs publics, dont beaucoup travaillent directement pour la Guilde des Marchands, ne se soucient pas des taxes douanières. Leur travail, c’est d’assurer un contrôle qualité des marchandises et chasser les contrefaçons, les produits illicites et les denrées avariées ou contaminées. Oui, cela veut dire qu’il y a pas mal de physiciens parmi les contrôleurs publics, même s’ils restent relativement peu nombreux. Ceci dit, tous les contrôleurs publics ont une formation minimale en hygiène et santé publique et, quand ils ont un doute, ils vont de suite chercher un spécialiste.
Les contrôleurs publics patrouillent beaucoup, principalement sur le port et autour des caravansérails douaniers, au besoin sous escorte, généralement de milice mercenaire. Ils vérifient tout ce qui entre dans la ville et pourrait présenter un risque de santé publique, imposant les nécessaires contrôles médicaux ou encore les quarantaines. Ils vérifient aussi si les produits comestibles le sont toujours et ne sont pas frelatés. Enfin, pour s’assurer de la conformité de qualité des marchandises, ils font le tour des échoppes d’artisanat et ateliers ; tout le monde est contrôlé assez régulièrement, même s’il suffit d’un dessous de table pour éviter des contrôles trop insistants.
Avant tout, les contrôleurs publics sont très vigilants des risques d’épidémie avec le trafic d’esclave et des risques d’empoisonnement avec les denrées périssables. C’est leur principale activité et ils sont intransigeant avec ce sujet : on les prétend même, fait rare à Armanth, incorruptibles ou presque Le contrôle de la qualité concerne avant tout les contrôleurs de la Guilde des Marchands, qui ont tâche que les producteurs et ateliers fournissent des marchandises de qualité et ne trichent pas avec leurs produits finis. Et cela concerne surtout les industries sensibles : menuiserie de marine, industrie des arsenaux, métallurgie et mécanique.